L’épopée des couches lavables
Les couches lavables. Y’en a qui font juste entendre ces trois simples mots et qui commencent à faire de l’urticaire en criant: « POURQUOIIIIIIIIIIIIII se donner TANT de trouble quand y’existe des couches jetables toutes prêtes?!?!?!?!?!?!?!?!??! »
- Parce que c’est PAS de trouble.
- Parce que des couches lavables peuvent aussi être toutes prêtes;
- Parce que c’est écologique;
- Parce que c’est économique;
- Parce que c’est plus beau.
Bon, je l’avoue, j’étais moi-même cette personne il n’y a pas si longtemps. Des couches lavables? No way! C’pas vrai que j’vais commencer à frotter la m*rde de mes enfants à mains nues quand y’a des belles Pampers qu’on ne fait que prendre, mettre, enlever et jeter. Franchement! Pourquoi s’casser la tête?!
Sauf que dans la vie, moi, j’comme un Pokémon; j’évolue.
Depuis que je suis devenue maman, y’a comme une conscience écologique qui était auparavant très peu développée chez moi qui s’est mise à croître. Sérieusement, mes enfants m’ont fait prendre conscience de façon plus tangible que j’allais laisser des gens derrière moi et que chaque geste que j’allais poser dans ma vie allait avoir une influence sur l’état du monde que j’allais laisser. Je sais que mes gestes à moi ne sont qu’une miiiiiinuuuuuuuussssscuuuuuleeeee goutte d’eau dans un iiiiiiimmmmeeeeeeennnnnsssssseeeee océan, mais d’un autre côté, si tout l’monde se dit ça, y’a jamais personne qui va rien faire pis nos petits enfants vont vivre des situations extrêmes.
Bref, une conscience écologique est née en moi. Elle est loin d’être optimale, mais j’trouve tellement que les couches c’est un fléau que les couches lavables ce sont imposées dans mon esprit et elles n’en sont plus ressorties.
Quand j’ai annoncé à super chum-papa que bébé Jérôme allait être aux couches lavables, mettons que j’ai lu du scepticisme dans ses yeux. Il m’a posé des questions (auxquelles je n’avais pas de réponse parce que je ne connaissais rien à l’univers du lavable), m’a paru incertain, mais -Alléluia- ne s’est pas opposé à l’idée. J’ai donc commencé à faire des petites recherches et au bout de cinq minutes, j’étais découragée et je saignais quasiment du nez.
Ainsi, j’ai demandé à mon accompagnante à la naissance, Jeanne, de nous parler de couches lavables lors d’une de nos rencontres prénatales, ce qu’elle a fait avec brio. Elle nous a expliqué plein de trucs, mais elle a surtout ÉNORMÉMENT simplifié la chose. Pleine d’entrain, j’ai donc commencé à acheter des couches de différents modèles par-ci par-là afin de constituer mon « lot ». Puis, j’ai attendu que bébé naisse.
Nous n’avons pas commencé les couches lavables dès que bébé a pointé le bout de son nez. Il faut savoir que de façon générale, une couche lavable est ajustable pour toute la durée de la non-propreté de l’enfant. Toutefois, pour les nouveaux-nés, ça prend des couches plus petites qui ne font pas très longtemps et je n’avais pas envie de m’en procurer. Qui plus est, dans les premières semaines de vie de Jérôme, j’faisais juste allaiter fait que le cadet de mes soucis, c’tait ben les couches!
Quand le pipi sort de partout…
Lorsque Jérôme a eu deux mois et atteint un poids d’environ 12 livres, on a commencé à utiliser nos fameuses couches lavables. Je vais toujours m’en souvenir! Un dimanche en fin d’après-midi, je mets une belle couche lavable avec des motifs de bacon à Jérôme. Il était si cute! Je l’assoie sur le divan, je prends plein de photos… pis 10 minutes plus tard, la couche déborde.
Bon, c’est pas grave. J’avais bien averti super chum-papa que ça allait nous prendre un petit temps d’adaptation pour trouver le bon ajustement et tout et que c’était parfaitement normal. Fait qu’on met une nouvelle couche à bébé, on l’installe par terre… ça déborde. Ainsi de suite toute la soirée et tous les jours subséquents.
Je ca-po-tais.
Moi qui avais crié haut et fort à tout l’monde à quel point ça allait être merveilleux les couches lavables, j’avais des fuites pis j’tais su’l bord de regretter mon choix solide. Je posais plein de questions sur les groupes de couches, j’essayais 1000 affaires; rien à faire. Pourtant, je m’étais fait dire que les histoires de « fit », ce n’était pas vrai et que toutes les couches pouvaient faire à tous les bébés, avec un bon ajustement. J’me sentais nulle! Tsé, la chair de ma chair avait toujours des petites fuites d’urine au niveau du ventre et/ou des cuisses. Pas tant charmant!
Puis, à force de poser des questions sur tous les groupes existants sur la terre (haha), une maman a fini par me prendre en pitié. Elle m’a écrit pour me dire qu’elle avait une tonne de couches lavables d’à peu près tous les modèles existants et qu’elle pourrait me prêter plusieurs modèles afin de les essayer sur bébé. Je me suis donc rendue chez cette maman qui m’a prêté une dizaines de couches en me disant que les Bumgenius étaient faites petites et que je n’aurais possiblement pas de fuite avec celle-là.
Arrivée à la maison, je me suis empressée de laver les couches puis de les essayer à bébé. Une heure, deux heures, trois heures… PAS DE FUITE! Un caca? Pas de fuite! Alléluiaaaaaaa! J’avais enfin trouvé THE couche qu’il fallait pour mon p’tit Jérôme; des Bumgenius. J’me suis donc dit que j’allais m’en acheter. Je m’empresse d’aller sur leur site et c’est là que je vois ceci: 26$ LA COUCHE. UNE COUCHE. VINGT-SIX PIASTRES. En pleurant (hahaha), j’en ai acheté cinq puis je me suis activement mis à rechercher des Bumgenius usagées en bon état (chose extrêmement rare).
Bref, après deux semaines, j’avais réussi à me constitué un lot d’une vingtaine de couches Bumgenius tout-en-un. J’ai vendu toutes les autres couches que j’avais (sauf les Omaïki parce qu’elles faisaient quand même bien elles aussi et qu’elles étaient beaucoup trop belles!). Puis c’est là qu’est survenu le problème numéro deux.
…Pis que le caca s’en mêle
Le caca. Bon, le caca est lui-même n’est pas vraiment un problème. Il faut faire caca dans la vie; là n’est pas la question. Le problème, c’est que y’avait du caca qui restait dans mes couches même après le lavage. Pas des traces là; DU CACA. (Là, je sais que plusieurs vont abandonner la lecture ici en se disant être découragés ben raide de l’aventure des couches lavables, mais non. Continuez, vous allez voir, ça finit bien hahaha).
Un bébé allaité, ça fait des cacas bien caractéristiques: jaune or, liquides, avec de petits grumeaux (hummm, fascinant). Pis ces maudits petits grumeaux-là, ils restaient comme pognés dans les rebords de mes couches fait que ça finissait que je les frottais à la main. Désespoir!
Pis le lavage des couches, c’est sacré dans l’univers des lavables. Autant que la vache en Inde. Il faut faire un rinçage sans savon à l’eau froide puis un lavage puissant à l’eau chaude avec savon. Il faut faire un extra rinse si on est en eau douce, mais surtout pas si on a de l’eau dure. Pis faut pas mettre n’importe quel savon pis surtout pas d’assouplisseur. Jamais! Faut que notre brassée ait la consistance d’une soupe pour le rinçage puis celle d’un ragoût pour le lavage en profondeur… Etc etc etc. Genre que j’saignais du nez à essayer de trouver la routine de lavage qui fitait avec ma laveuse et qui respectait tous les critères des spécialistes du couvre-popotin.
Un moment donné, j’en ai eu plein mon casque pis j’ai décidé de faire à ma tête; j’ai ajouté un p’tit peu de savon dans ma première brassée. Sacrilège! Une affaire pour encrasser mes couches et me causer une multitudes de problèmes!!!!!!!!!
La fin heureuse
Mes couches sont ressorties de la laveuse blanches comme neige au soleil. Presque brillantes. Pis ça fait déjà plus de six mois que je fais cette infâme pratique et elles ne sont ni encrassées, ni moins absorbantes, ni rien.
- Et c’est après tout ça que ma véritable histoire d’amour avec les couches lavables a commencé. Je dis « mon histoire », mais je devrais dire « notre histoire » parce que super chum-papa aussi a été séduit. Alors que plusieurs personnes autour de moi étaient initialement découragés de savoir que j’allais LAVER des couches, ils voient maintenant à quel point ce n’est pas vraiment plus compliqué que des couches jetables. Parce que c’est vrai… Lorsque je change bébé de couche, au lieu de jeter ladite couche dans la poubelle, je la mets dans un sac. Puis, deux fois par semaine, je vide ce sac dans la laveuse pour un bon lavage. Et finalement, je plis ma vingtaine de couches ben relax pendant une annonce de District 31 (parce que 4 minutes, c’est l’temps que ça m’prend pour plier mon lot). Je n’ai jamais les mains dans le caca, je n’ai pas de couches tachées, mon bébé sent toujours bon. Pis mon Dieu qu’il a de belles grosses foufounes!
Fait qu’en résumé mettons:
- On a sérieusement économisé (en plus que notre ville nous redonne 100$ lorsqu’on achète un lot de couches lavables… Informez-vous, c’est le cas quand plusieurs villes du Québec);
- On ne passe pas notre vie à faire du lavage (en fait, oui, mais pas du lavage de couches haha);
- On ne passe pas notre temps à frotter du caca pis du pipi (eurk, non);
- On n’a jamais eu de problème de tache, d’odeur, d’encrassage pis toute pis toute;
- On n’est zéro traumatisé et on regrette même de ne pas avoir utilisé les lavables pour Louis (ben oui).
Pis r’gardez comme on a l’air heureux 😉
Tant qu’à être dans l’éloge des trucs lavables, je conclurai ainsi…
Depuis la naissance de Jérôme, oui nous nous sommes tournés vers les couches lavables, mais aussi vers les serviettes hygiéniques lavables et les tampons démaquillant lavables (je dis ‘nous’ mais je devrais plutôt dire ‘je’ parce que ça concerne pas tant super chum-papa haha).
Pis ça va bien. Pis personne n’est mort. Pis je ne croule pas sous les brassées de lavage. En fait, tout c’que j’fais davantage, c’est économiser. Mes serviettes hygiéniques sont encore blanches comme neige et mes tampons démaquillants m’évitent d’acheter un nouveau sac de ouate à chaque mois.
J’sais pas trop jusqu’où va aller notre aventure avec les choses lavables, mais sachez que tout va très bien dans nos vies malgré ça pis que nous ne sommes pas devenus des « granos » extrémistes juste pour ça. On (JE) essaie juste de faire des p’tits gestes par-ci par-là parce que si tout l’monde pelte les problèmes environnementaux dans la cour des autres, y’a jamais rien qui va avancer.
Fin de l’éditorial 😉