La parentalité est un sujet sans fin. C’est vrai; il existe des milliers de blogues et de sites web là-dessus, des millions de mots sont consacrés à ça chaque année et puis pourtant, on ne fait jamais complètement le tour. Y’a toujours de la place pour davantage, pour plus.

Dans les sujets les plus tendances de la parentalité, y’a la maternité sous toutes ses coutures, évidemment, et y’a aussi l’enfance sous toutes ses coutures, re-évidemment.

Super chum-papa et Louis, regard

La paternité, elle, on en parle beaucoup à la mi-juin, autour de la Fête des Pères, quand on décide de faire des odes aux papas. On souligne la force du papa bourru si tendre avec ses enfants, la résilience du papa fatigué avec son enfant malade, la maturité du papa âgé avec son nouveau-né, la beauté du jeune papa avec sa marmaille. On dit aux papas à quel point ils sont hot, à quel point on les aime, à quel point ils sont des figures essentielles dans la vie des enfants. On met des belles photos d’eux qui dorment sur le divan avec le bébé ou encore qui jouent dehors avec la gang. Pis c’est tellement beau! On passe une semaine à lire plein d’articles tous plus drôles/touchants/émouvant les uns que les autres.

Et après, on ferme un peu la parenthèse « papa » jusqu’à l’année prochaine.

Aujourd’hui, j’ai décidé de vous parler de la paternité, mais au-delà des moments cutes et du papa vraiment-merveilleux-qui-a-donné-un-break-à-la-maman-en-faisant-un-macaroni-au-fromage-pour-souper. Aujourd’hui, j’ai l’goût de parler de la place du papa dans la parentalité. Rien de moins!

Le rôle du papa, une évolution certaine

On va se le dire, le rôle du père a beaucoup changé dans les dernières décennies! Il n’y a pas si longtemps de ça, le papa avait un rôle de pourvoyeur et c’est à la maman que revenait la quasi-totalité des tâches reliées aux enfants. Le papa était parfois la figure d’autorité, était parfois plus impliqué, mais mettons que socialement parlant, il était davantage reconnu comme la personne qui devait mettre du pain sur la table et un toit au-dessus des têtes que comme celle qui devait soigner les écorchures et gérer les couches.

Depuis quelques décennies, il y a un sérieux changement qui s’opère. Les papas sont de plus en présents et surtout de plus en plus investis dans la famille. On pourrait chercher des causes socio-culturelles pour expliquer tout ça et se pencher sur l’impact qu’a eu l’entrée massive des femmes sur le marché du travail à partir du milieu du XXe siècle, mais considérant que je ne suis pas en train de faire un travail d’histoire, on va s’épargner tout ça pour s’intéresser davantage à la « nouvelle » place qu’occupent justement les papas.

Parce que la place, oui, elle est quand même nouvelle. Les papas s’investissent de plus en plus dans la sphère familiale, dans la sphère parentale. Ils changent les couches, ils donnent les biberons, ils racontent des histoires, ils font la cuisM. Louis en portage avec papaine, le lavage, le ménage; toutes des tâches qui (malheureusement) ont longtemps (et le sont encore dans l’esprit de certaines personnes) été considérées comme appartenant aux femmes.

Malgré tout ça, malgré le fait que la parentalité et la paternité soient de plus en plus valorisées, je trouve que ce doit être compliqué d’être père des fois, surtout aujourd’hui. Parce que les papas, on va s’le dire, vous devez essayer de nous suivre dans ce qu’on veut que vous fassiez ou pas, et des fois, on sait pas trop c’qu’on veut.

Non mais, c’est vrai! On veut des papas investis. Ça, c’est clair! On veut que le papa prenne sa place auprès des enfants. On veut que le papa participe aux tâches ménagères et aux tâches familiales. On veut que le papa se lève la nuit pour aller bercer le bébé qui pleure. On veut que le papa prépare les biberons. On veut que le papa fasse des « gagagagagag gougougou ». On veut que le papa change les couches, mêmes celles qui débordent de partout svp! On veut que le papa passe à la garderie chercher le plus vieux. On veut que le papa plie le linge pis de la bonne façon à part de ça. On veut que le papa aille faire l’épicerie et qu’il n’oublie rien. Bref, vous comprenez le principe hein?

Et la place du papa, elle?

Mais même si on rêve toutes (oui, TOUTES) du papa parfait qui fait du portage pis toute, nous ne sommes comme pas prêtes à le laisser prendre trop de place. Genre que dès qu’il fait quelque chose d’une façon qu’on aime un peu moins, on le tasse en disant « Laisse faire, je m’en occupe! ». Genre qu’on hésite à sortir de la maison en lui laissant notre p’tit dernier de 3 semaines. Des fois, on va même jusqu’à dire (comble de l’horreur!) que notre conjoint GARDE les enfants. Oui, qu’il GARDE SES PROPRES ENFANTS. Tsé, on a comme tendance à penser qu’au niveau de la parentalité, les mamans, nous sommes une coche au-dessus et qu’on maîtrise vraiment mieux la situation! Allez, avouez!

J’ai eu la chance d’avoir moi-même un papa impliqué. Mon père fait aussi bien la cuisine que ma mère, c’est le gestionnaire officiel des brassées de lavage et jamais ô grand jamais il a considéré nous « garder » lorsque ma mère sortait de la maison. Si cette dernière devait s’absenter pour telle ou telle raison, elle n’avait pas besoin de dire à mon père quoi faire de nous; il le savait. Pis s’il le savait, c’est parce que depuis le tout début, depuis notre naissance, il s’impliquait et que surtout, ma mère le laissait s’impliquer! Comble de la chance, il en va ainsi dans la famille de super chum-papa. Ça fait que quand M. Louis est né, il allait de soi que super chum-papa allait être un parent tout aussi important que moi, tout aussi impliqué et tout aussi essentiel.

Super chum-papa berce M. LouisBien qu’il n’ait jamais vraiment pris un bébé dans ses bras avant l’arrivée de notre fils, il s’est occupé de notre enfant dès qu’il a pointé le bout de son nez. Super chum-papa se lève la nuit (pis en réalité, il est meilleur que moi pour rendormir M. Louis), il change les couches, il donne le bain. C’est comme ça, c’est normal.

Mais savez-vous quoi?

Des fois, j’le tasse. J’le tasse parce qu’il n’a pas fait quelque chose à ma manière. J’le tasse parce que je trouve que ça lui prend trop de temps faire ci ou ça. J’le tasse parce que ça m’tente pas de lui expliquer quelque chose et que je me dis que ça va juste être moins long si je m’en occupe. Des fois, quand j’ai à m’absenter une soirée, je lui demande si ça le dérange, s’il avait autre chose de prévu, comme si je considérais qu’il me faisait une faveur en restant à la maison avec Louis. Comme si ce rôle me revenait d’office et que là, je lui demandais un service. Tsé! Pourtant, je suis la première à considérer la maman ET le papa comme deux êtres absolument essentiels et égaux dans la vie d’un enfant.

La paternité, même moi j’suis mêlée!

Fait que les papas, des fois, j’me mets à votre place, pis j’suis mêlée. J’me dis que ce ne doit pas être si facile pour vous. On dit souvent à quel point, être une maman, c’est un travail en soi, à quel point c’est demandant, à quel point on est des superwomen pis toute. Toutefois, j’pense que pour vous aussi, la parentalité, c’est toute une histoire! Trouver votre place dans l’espèce de cocon que tisse la maman avec son nouveau-né, vous impliquer de façon équitable, essayer de comprendre vraiment ce qu’on attend de vous (parce que des fois, on l’sait pas trop nous-mêmes): pas facile. C’est quoi le juste milieu entre la conjointe qui pleure qu’elle est fatiguée et qu’elle a besoin d’aide et cette même conjointe qui refuse de se séparer une minute de son mini avant qu’il n’ait atteint 3 ans et demi, même si c’est pour le laisser avec le papa?! Elle est où votre place quand la maman vous demande d’en faire plus, de vous impliquer davantage dans la vie familiale, mais qu’elle reprend tout ce que vous faites?

J’en ai parlé, parlé et rererereparlé, toutes les mamans sont différentes. Elles ont toutes leurs croyances, leurs façons de faire, leurs manières de voir leur propre maternité. Au final, il n’en demeure pas moins que dans leurs différences, elles sont toutes compétentes, elles sont toutes bonnes parce qu’elles s’occupent de leurs enfants et se dévouent corps et âme pour eux.
Et s’il en allait ainsi pour les papas? Ils sont tous différents et ils sont surtout différents de nous. Ils ont leurs propres croyances, leurs façons de faire, leurs manières de voir leur propre paternité. Au final, il n’en demeure pas moins que, comme nous, ils font de leur mieux et éprouvent un amour inconditionnel pour leurs enfants.

Peut-être que vous êtes dans une famille qui a trouvé son parfait équilibre et que vous avancez dans un ciel constamment bleu, sans nuage et sans orage. Tant mieux si c’est le cas! Tant mieux si, comme parents, vous avez trouvé le terrain d’entente parfait et que votre équipe est inébranlable. Vous êtes assurément très inspirants!

Pis si ce n’est pas votre cas, si parfois, en tant que parent, vous cherchez votre place et vous remettez parfois en question, c’est ben correct aussi. C’est normal. C’est à force de travailler qu’on finit par faire de grandes choses et il en va ainsi pour la famille. Pis n’oubliez jamais qu’au bout du compte, une seule chose est importante : le bonheur de chaque membre de votre clan!

Super chum-papa et Louis

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