Oui, le grand monde de la parentalité c’est merveilleux. Personnellement, cela a même supplanté toutes les attentes que je m’étais faites.
Mais des fois, on a le droit de craquer. De se sentir dépassé, de manquer de patience (attention, je ne parle pas ici de violence que ce soit physique ou psychologique). On a le droit d’avoir envie de pleurer, de hausser le ton, d’être un peu plus irritable, d’avoir juste tellement hâte qu’ils dorment enfin pour pouvoir juste souffler quelques minutes. On a le droit, et ce, sans s’autoflageller et s’imaginer que notre enfant sera dysfonctionnel une fois adulte. Qu’il sera insécure et nous détestera. On a le droit de se sentir dépassé et surtout d’en parler, sans subir de reproche ou recevoir des commentaires tels que : « Ben voyons, t’en as juste deux. Imagine, y’en a qui en ont quatre et ne se plaignent pas. »
NON. C’est impossible qu’un parent, dans sa vie, n’ait jamais eu envie de craquer, ne serait-ce qu’une seule fois. Même la maman de Caillou soupire. Oui oui, elle aussi ! Pour l’avoir écouté à peu près 1000 heures jusqu’à maintenant, je l’ai vu, soupirer.
Y’en a des journées de même.
Chaque enfant est différent, il faut savoir les accepter comme ils sont, les aimer tels qu’ils sont. Mais il ne faut pas non plus oublier que nous sommes humains, que nous aussi avons des sentiments. Et des fois, il faut craquer, avant d’exploser.
Ce soir, c’est ce genre de soir là. Papa travaille, c’est la fameuse semaine de soir. Pis tout a été tout croche. Ils n’ont pas voulu du souper. Ils ont réclamé pas moins de mille collations, j’exagère à peine. Pis de l’eau. Pis de lait. Pis du yogourt. Et encore de l’eau. Ils n’ont pas été très heureux de devoir prendre leur bain. Ni de devoir laver leurs cheveux, c’est tellement dangereux, du shampoing. Une histoire pour se mettre en pyjama, la chicane pour écouter la télé, la crise de la brosse à dents et la fatidique heure du coucher. Tsé, le genre de soirée qui en finit plus de finir et que tu te demandes si tu pourras prendre ta douche avant minuit.
J’ai un grand amour de 4 ans qui n’a jamais été facile sur ce plan-là. Couche-tard et lève-tôt, avec de multiples réveils nocturnes. Il est assez exigeant, mettons. Tellement que j’ai souvent l’impression que sa petite soeur de 18 mois passe toujours en dernier. Pis la bataille du coucher, ben quelquefois j’en ai ma claque. Ce soir, j’ai enfin allumé (Alléluia !) que j’ai le droit d’avoir envie de craquer des fois. D’avoir envie d’aller me rouler en petite boule et de pleurer, le temps que ça passe.
Ce soir, j’ai réussi à garder mon calme, encore une fois. J’ai pris le temps de lui expliquer qu’étant un si grand garçon, il serait temps qu’il laisse un peu de place à sa petite soeur. Qu’elle aussi a besoin de maman pour le dodo. Mais avant de prendre ce temps, j’ai dû aller me calmer quelques minutes. Même s’il pleurait. Même si sa soeur pleurait aussi. Et j’ai, moi aussi, laissé couler quelques petites larmes d’impuissance. J’ai craqué. Pis savez-vous quoi ? Après, j’étais beaucoup plus disposée à les consoler, tour à tour. Oui, j’ai dû hausser un peu le ton, et parler un peu plus ferme que je ne l’aurais voulu, pour avoir ces petites 5 minutes à moi.
Nous ne sommes pas parfaits, nos enfants non plus d’ailleurs. Des familles parfaites, ça n’existe pas. Ça paraît bien, vu de l’extérieur. Tsé la maman toute souriante et qui est toujours si patiente avec ses enfants, tellement dévouée, impliquée dans un millier de choses et qui semble avoir des journées de 48 heures… ben moi je suis sûre que ça lui arrive aussi d’avoir envie de craquer. Pis c’est ben correct de même. Craquer n’enlève aucunement l’amour INFINI que nous leur portons, loin de là.
Et il n’y a pas d’inquiétude à avoir. Plus tard, ils ne nous en voudront pas d’avoir montré nos sentiments une couple de fois. Justement, cela leur aura permis d’apprendre qu’il est normal d’avoir des émotions et que, surtout, il est normal de les extérioriser.
Demain est un autre jour
Texte écrit par Janie Garneau du blogue Les Petits Combats (Allez voir ça 😉 )
Touchants tes textes… j’ai déjà vécu la même chose…souvenirs, souvenirs.