Je m’excuse d’être celle qui te fait pleurer

Mon bébé, mon amour, mon urubu (je le sais que c’est vraiment laid un urubu, mais parce que ça rimait avec « salut » dans la petite comptine de mon cru que je lui chantais avant, je l’appelle souvent comme ça), je m’excuse d’être celle qui te fait pleurer. Vraiment, je suis désolée.

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Je m’excuse d’être la « pas fine » qui t’interdit de toucher au sapin de Noël. C’est juste que j’ai tellement peur qu’il te tombe dessus ou que tu t’étouffes avec un de ses ornements. Je m’excuse d’être celle qui ferme les panneaux d’armoire en vitesse quand toi, tu accours pour voir ce qu’il y a là-dedans. Il y a des choses dangereuses qui y sont rangées et la dernière chose que je veux, c’est que tu te blesses. Je m’excuse de ne pas toujours te prendre dans mes bras quand tu t’accroches à mes jambes, mais des fois, j’ai besoin de mes deux bras et de mes deux mains pour préparer à manger ou pour arranger ma tignasse. Je m’excuse de te laisser pleurer quelques secondes dans ton lit quand je te couche et que tu n’étais pas d’humeur pour un dodo. J’aimerais ça t’endormir toujours dans mes bras en te berçant, mais avec la garderie qui commence bientôt et toi qui vieillit, c’est peut-être mieux que tu vois que c’est facile et si simple de s’endormir par soi-même. Je m’excuse de te prodiguer des soins qui sont souvent fatigants ; je sais très bien qu’il n’y a rien de plaisant à prendre un médicament pas bon ou à se faire envoyer de l’eau dans le nez. C’est juste que je veux que tu sois en parfaite santé. Je m’excuse d’être la vilaine qui te tiens la jambe pendant que l’infirmière te fait un vaccin, mais ça, je te jure que ce n’est que pour ton bien! Je m’excuse mon bébé, je m’excuse tellement d’être toujours celle qui te fait pleurer…

art1Et prépare-toi, parce que ce n’est pas prêt d’arrêter. Bientôt, je te ferai aussi pleurer à l’épicerie quand je vais refuser de t’acheter un Kinder Surprise ainsi qu’au centre commercial quand je vais te dire non pour la bébelle que tu brandis. Je vais te faire pleurer quand je vais te dire de manger encore 3-4 brocolis si tu veux avoir ton dessert. Je vais te faire pleurer quand je vais te refuser ton 34e verre de jus de la journée. Je vais te faire pleurer quand je vais te dire que tu vas pouvoir aller jouer seulement lorsque tes devoirs vont être terminés. Je vais te faire pleurer quand je vais te dire que les jeux vidéos, c’est terminé pour la journée et que je préfèrerais que tu ailles dehors. Je vais te faire pleurer quand je vais te mettre en punition. Je m’excuse à l’avance, mais je vais te faire pleurer encore quelques années.

Pis un jour, tu vas devenir « un homme » (ou du moins, un ado qui va se croire un homme). Là, je ne te ferai plus verser de larmes, mais je vais te faire fâcher, c’est sûr. Tu vas m’en vouloir quand je vais te priver de sortie parce que tu vas avoir fait un mauvais coup de trop. Tu vas m’en vouloir quand je ne voudrai pas te passer de l’argent pour des futilités. Tu vas m’en vouloir le jour où je vais te dire que t’es rendu assez grand pour passer ton été à travailler au lieu de ‘vedger’. Pis tu vas m’en vouloir quand je ne voudrai pas te passer mon char! Je vais devenir « la pire mère du monde » et ça se peut même que tu me dises que « J’t’haïs » ou pire, que « J’t’aime pu!!!! » Toutefois, rassure-toi… un jour (et ce jour viendra beaucoup trop vite), les rôles vont s’inverser et c’est toi qui me fera pleurer…

Je vais pleurer quand tu vas obtenir ton diplôme et que je vais te voir dans ton bel habit, prêt pour ton bal. Je vais pleurer (surement plus que toi) quand tu vas vivre ta première peine d’amour. Je vais pleurer quand tu vas me présenter la femme de ta vie (ou l’homme s’il en va ainsi. Pis ça va être ben correct). Je vais pleurer si un jour te te maries (mais là, ça n’aura clairement pas de sens à quel point que vais BRAILLER MA VIE). Et c’est sûr que si tu me donnes des petits-enfants, je vais pleurer encore et encore et encore. Ça fait qu’on va être quitte.

Mon bébé, mon amour, mon urubu, si je te fais pleurer aujourd’hui, demain et souventart2 dans les prochaines années, c’est juste parce que je t’aime. Parce que je t’aime ben trop. Parce que l’amour que j’ai pour toi est présent dans chaque racoin de mon corps, de ma tête et de mon cœur. Si je te fais pleurer, c’est parce que je veux seulement, juste et uniquement ton bien. C’est parce que je veux te protéger de tout ce dont je suis en mesure de te protéger. C’est parce que je veux que tu sois en santé. C’est parce que je veux que tu sois bien élevé. C’est parce que je veux que ta vie soit guidée par de belles valeurs. C’est parce que je veux que tu deviennes l’homme qui me fera pleurer à mon tour, mais pleurer de joie, de bonheur et d’émotion. Je m’excuse d’être celle qui te fait pleurer, mais sois certain d’une chose : depuis quelques mois et pour tout le reste de ma vie, le plus bon son qui soit est et sera ton rire si pur et si parfait.

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