Le choix d’être une stepmom
Parce que oui, c’est un choix. Ça ne va pas de « de soi ». Je ne crois pas que ce soit un rôle qui s’incarne naturellement ou facilement. Lorsque j’ai annoncé à mon entourage que je fréquentais quelqu’un qui avait déjà un enfant, j’ai eu droit à plusieurs commentaires, certaines mises en garde et beaucoup de questions. C’est tout à fait légitime quand on y pense bien! Je sautais à pieds joints dans le monde des parents, sans avoir passé par les premières étapes. Je prenais un rôle qui n’est pas toujours bien perçu. Un rôle délicat, un peu ingrat et souvent remis en question.
Pourquoi est-ce qu’on choisi d’être belle-maman?
Il faut aimer les enfants, évidemment. Mais surtout, aimer son conjoint. Beaucoup. J’ai décidé de prendre l’homme que j’aime dans sa totalité. Avec ses qualités, ses défauts, ses choix, son passé et son avenir déjà un peu tracé. Tout le monde peut être la belle-maman ou le beau-papa, mais j’ai choisi d’être plus que ça. J’ai choisi d’être une stepmom (oui c’est le même mot traduit en anglais, mais le nom sonne plus doux à mes oreilles).
Lorsque j’ai décidé d’être une stepmom et de vivre pleinement ce rôle, j’ai choisi de m’investir à 110% dans ma famille. Je n’étais pas la conjointe de monsieur X. J’étais aussi la belle-maman de Charlotte, un membre à part entière de la famille. J’ai un jour compris que notre famille ne serait jamais « traditionnelle » et c’est bien comme ça! Est-ce qu’il existe réellement une famille normale? C’est aussi un choix que j’ai longtemps réfléchi. Il y avait beaucoup de positif et du négatif aussi. C’est là que j’ai laissé mon cœur parler. C’est probablement le meilleur guide que l’on puisse avoir. Et aujourd’hui, je suis bien loin de regretter mon choix, mon cœur avait bien raison de m’amener ici.
Qu’est-ce qui m’a nuit?
Le jugement des autres. C’est un passage inévitable. On a un peu l’impression de se promener avec un bull’s eye dans le dos au début. La peur de déplaire, de dire quelque chose qu’il ne faut pas. La peur de prendre trop de place ou pas suffisamment. L’angoisse de décevoir, de dire non ou d’imposer ses limites. Je plongeais dans un monde totalement inconnu.
Qu’est-ce qui m’a aidé?
La communication avec mon chéri, la délicatesse dans mes propos et le temps. J’ai beaucoup observé, j’ai lu des articles et j’ai souvent discuté avec ma propre belle-maman qui m’a été d’une aide précieuse. J’ai appris à me faire confiance avec le temps et à prendre la place que Charlotte voulait bien me laisser. On s’est apprivoisées doucement, avec des chansons, des dessins, des casse-têtes et surtout, des moments juste nous deux. Étant une adepte des albums jeunesse, je me suis fait une joie de lui lire une histoire tous les soirs avant le dodo. C’était un peu mon moment de gloire, mon
moment doux et réconfortant. Encore aujourd’hui, on peut entendre une mademoiselle de trois ans nous dire : « Papa t’es un ti peu bon pour les z’histoires, mais Anne c’est la vraiment meilleur pour les z’histoires.» (hehe!)
De fil en aiguille, on a tissé notre relation qui est déjà tellement singulière et tellement douce. J’observe tout le chemin parcouru et je peux encore me confirmer que j’ai fait le bon choix. Je suis fière d’être un « bonus » dans la vie de Charlotte. On a construit une belle relation de confiance elle et moi. Tellement, qu’elle est convaincue que papa met de la pâte à modeler dans ses cheveux le matin pour se coiffer. Même s’il lui répète plusieurs fois qu’il s’agit en fait de la pommade, il suffit d’un seul regard pour qu’elle le regarde en disant « Non papa! Anne a dit c’est d’la pamolé (pâte à modeler) dans tes sseveux! Haha! »
Et en terminant, ce qui m’a réellement aidé dans tout ça, c’est que je l’aime autant qu’il m’est possible d’aimer. C’est ça le vrai secret de notre réussite. 😉
La StepMom