Dernièrement, j’ai vu plusieurs fois passer le terme de « mère maternante ». J’ai lu quelques articles sur le net qui utilisaient ces mots et je les ai aussi croisés quelques fois dans des blogues de mamans ou sur les médias sociaux en général.
Pour être certaine de bien vous expliquer ce que c’est une mère maternante, je suis allée fouiner plus profondément dans les zinternets et grosso modo, la définition d’une mère maternante, c’est une maman qui :
– A choisit de faire l’allaitement de longue durée;
– Offre des aliments les plus naturels possible à son enfant;
– Pratique le cododo;
– Utilise des couches lavables;
– Favorise la médecine douce et les produits naturels;
– Éduque son enfant dans la non-violence;
– Pratique le portage relativement intensif;
– Et ultimement, ça peut même aller jusqu’à la déscolarisation de l’enfant, c’est-à-dire que l’enfant va à l’école à la maison.
Eh non, la façon dont j’élève et je prends soin de mon fils ne me permet pas d’entrer dans la team des maternantes. C’est de même. Il semblerait que tout ça, ce ne soit pas assez…
Là, avant de continuer, je vais faire quelques précisions : je n’ai eeeeeeeeerien contre les mamans qui utilisent ce terme. Je n’ai rien contre les mamans maternantes non plus! La question n’a pas là. À la lumière de mon article, vous verrez que j’en veux au terme lui-même.
Fait que c’est ça. Parce que j’ai allaité seulement un mois, parce que je ne fais pas de cododo (ou mettons juste dans les cas extrêmes), parce que je n’utilise pas des couches lavables, parce que des fois je laisse pleurer M. Louis (ce qui est considéré comme de la violence dans l’idée du maternage intensif), parce que j’ai acheté mes purées au lieu de les faire, parce que ci, parce que ça, je ne suis pas une maternante. Pis ça me choque. Sans joke, ça me choque ben raide.
Dans ma façon d’être une maman, je reproduis un modèle. Je reproduis un modèle qui, à mon sens, a donné des pas pires résultats. Je reproduis le modèle de ma maman et de mon papa. Chez nous, il y a mes deux p’tits frères, mes parents et moi. Je pense qu’on est relativement bien élevés; on dit « vous », « svp » et « merci » pis on mange en se fermant la bouche. Je pense qu’on a des valeurs pas pire; la fidélité, l’amour, l’amitié, le respect et la famille sont pas mal des points centraux, tant dans ma vie que dans celles de mes frères. On s’chicane pu depuis que nous sommes sortis de l’adolescence, on se respecte, on s’dit ce qu’on a à se dire et on peut toujours compter l’un sur l’autre. Peu.importe.quand. Je pense aussi qu’on est conscient de la chance qu’on a de n’avoir jamais manqué de rien, d’avoir toujours été respectés par notre entourage, d’avoir pu faire nos expériences, de toujours avoir été compris et surtout, d’avoir étés et d’être encore aimés en fou. Pourtant (désolée maman), ma mère n’était pas et n’est pas une maternante.
- Il faut être juste bien mince, bien manger et faire du sport, mais il faut impérativement s’accepter comme on est. Il faut avoir plus qu’une « job ».
- Il faut avoir une carrière et s’investir à fond dans notre travail qui doit absolument nous permettre de nous épanouir (au moins un peu entoucas), mais il faut prendre le temps de vivre et d’être en vacances.
- Il faut qu’on mange bio, qu’on encourage le commerce local, qu’on consomme des produits d’ici, qu’on soit le plus vert et écolo possible, mais il faut aussi qu’on gère un budget qui est de plus en plus serré.
- Il faut qu’on vive dans l’esprit vintage, il faut qu’on recycle, il faut qu’on priorise le Do It Yourself, mais il faut qu’on est les derniers gadgets à la mode.
- Il faut qu’on vive le moment présent, mais il faut qu’on mette de l’argent de côté pour notre retraite qu’on ne prendra pas avec 67 ans.
- Il faut qu’on soit heureux de l’héritage des générations avant nous et qu’on voit à quel point nous sommes chanceux d’être nés dans une société telle que la nôtre, mais bientôt, nos salaires ne seront plus suffisant pour payer tout ce qu’on a à payer.
Pis là, EN PLUS, il faudrait qu’on mette aussi de la pression sur le rôle de maman? Sur le rôle le plus primitif et naturel de l’histoire de l’humanité (et même de l’Histoire tout court)? Il faudrait qu’on se fasse dire quoi faire d’un bord comme de l’autre? Il faudrait qu’on surfe entre le « Dans mon temps on faisait ça pis ça jamais tué personne » pis le « Il faut faire attention à tout et être des maternantes jusqu’au bout des ongles »?
Ben moi, j’suis désolée, mais je le dis, redis et reredis : Je suis une maman. Point. Fin. That’s it. Je ne suis pas cinglante, je ne suis pas parfaite, je ne suis pas ordinaire. Je suis la maman de Louis. C’est tout. Et vous pouvez être « juste » la maman de vos enfants aussi, si vous voulez. Vous pouvez faire juste ce que vous pensez être le mieux, ce qui rentre dans vos valeurs, dans vos convictions. Si ça « fit » avec le set-up de maternante, tant mieux, sinon, ben tant pis. Moi, j’vous le dis, peu importe le qualificatif qui colle (ou pas) à votre statut de maman, vous êtes des bonnes mères, j’ai même pas d’doute là-dessus.
Mon but avec cet article, ce n’est pas de me faire dire « OMG!!! TELLEMENT D’ACCORD » ni « Sérieux. Trop pas d’accord avec ça!!!!! » (quoique ça m’dérange pas non plus hihi)! Mon vrai vrai but avec cet article, c’est qu’il y ait peut-être quelque part une maman, une maman un peu stressée, une maman un peu fatiguée, une maman un peu mêlée, bref, une maman qui se dise que finalement, elle a peut-être juste besoin d’être elle-même pour être une bonne mère 🙂
Peace les moms!
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