12 sa grossesseLe vendredi 18 août 2017

Le p’tit velours de la douzième semaine, c’est maintenant. Aujourd’hui.

LA fameuse douzième semaine. THE week. La semaine magique.

Quand on apprend notre grossesse, la semaine 12 semble être inatteignable, à des centaines et des centaines de kilomètres. Avant de l’atteindre, il y a un parcours à obstacle hyper ardu à réaliser.

À la ligne de départ, il faut se faire à l’idée qu’un petit être grandit dans notre ventre, se taille une place dans le monde gramme par gramme, millimètre par millimètre. Puis, arrive les premiers obstacles: se trouver un médecin qui va bien vouloir suivre l’évolution de notre bedaine et commencer à prendre des vitamines prénatales avec juste bien d’acide folique pour que le tube neural de bébé soit su’a coche. Mais ce ne sont pas des gros obstacles, ils sont quand même faciles à franchir.
Pis là, tu rencontres ton premier big obstacles de la mort: les changements corporels qui finissent pu d’arriver et d’empirer. Les maux de cœur, les seins qui pèsent 34 livres, les ballonnements, la constipation pis la fatigue. Ça ralenti sérieusement ta course, mais tu réussis quand même à continuer le parcours. Soudainement, l’obstacle suivant te sauve dans la face: l’angoisse. « Est-ce que mon bébé est correct? », « Est-ce que tout va bien? », « Est-ce que mon bébé est bien là? », « Comment ça va se passer? ». Tu réussis à le surmonter, un brin épuisée, et t’as même pas le temps de t’en remettre que t’es déjà rendue assise dans le bureau du médecin pour ton premier suivi, à répondre à 100 000 questions et à te faire parler de toute une batterie de tests qui, pas de chance, nécessitent tous une maudite prise de sang qui te laisse le bras bleu pendant trois semaines. Tu ressors du bureau du médecin avec ta pile de papier, ta bedaine qui commence à rendre tes culottes serrées et pour la première fois depuis le début, tu commences à voir la ligne d’arrivée au bout là-bas. Très loin, mais au moins tu la vois. Cette arrivée où le risque de fausse couche chute drastiquement et où tu pourras probablement commencer à vivre ta grossesse dans une semi tranquillité d’esprit. Mais pour y arriver, tu dois continuer le parcours et franchement, la constipation pis les nausées sont des obstacles qui reviennent constamment. Pis ça, c’est sans compter ton envie de poutine qui finit pu de finir. Au moins, tu te rapproches de la ligne d’arrivée, yé! Toutefois, avant d’y être, il faut encore que tu annonces la nouvelle à ton entourage parce que là, tu peux juste pu cacher que t’as engraissé. Tes parents sont fous de joie, tes amis aussi pis ton boss te félicite en disant qu’il va déjà falloir commencer à penser à ton congé maternité: pas trop pire comme obstacle hein. Ça, c’est jusqu’à ce que tout le monde se mettent à te demander quels sont les noms que vous avez choisis, si tu vas allaiter pis te racontent l’accouchement atroce de la belle-soeur de l’amie de la cousine du chum de leurs collègues. Ouin.

Pis là, t’es là. Au fil d’arrivée. 12 semaines.
Bébé est toujours là, bien accroché.
T’es allée faire pipi 36 000 fois depuis le moment où t’as uriné sur le bâton du test de grossesse, mais c’est pas grave, ton utérus est en train de remonter tranquillement et d’ici quelques temps, cette envie urgente va te sacrer la paix pour 10 semaines avant de revenir en force.
12 semaines. Enfin! Ton corps s’est habitué. Les hormones se sont régulées. Les maux de cœur tendent à disparaître (ou pas). T’es capable de te mettre une brassière sans grimacer (ou pas). Ta fatigue te lâche les baskets un peu (ou pas si t’as un M. Louis à la maison). Mais peu importe. T’es là, à 12 semaines.

Pis c’est ça, j’suis drette arrivée moi aussi aujourd’hui. Douze semaine, kin toé!


Le jeudi 24 août 2017

Hier, j’ai reçu l’appel tant attendu; les résultats du test Harmony.

Je l’avoue, ce test me chicotait. Je n’avais pas de raison de croire que mon bébé soit atteint d’une forme de trisomie et la très grande majorité des mamans considèrent ce type de test comme de la simple routine, mais moi, j’attendais les résultats avec appréhension. C’est probablement en raison de ma mauvaise expérience à la grossesse précédente, comme les chats échaudés qui craignent l’eau froide. Depuis lundi, je regardais mon cellulaire et j’espérais qu’il sonne en affichant le numéro du cabinet du médecin. Je voulais juste en avoir le cœur net et me concentrer sur autre chose.

Hier midi, j’étais avec de collègues au restaurant et mon téléphone a sonné, enfin. J’ai répondu, la voix un peu tremblante de stress. En entendant la voix de la secrétaire, j’ai senti un immense soulagement m’envahir; les secrétaires n’appellent pas pour les mauvaises nouvelles, elles laissent ce travail aux médecins. Elle s’est nommée, mais je l’avais déjà reconnue, et elle m’a annoncé que les résultats de mon test Harmony étaient arrivés.

– Les résultats du test sont ressortis normaux Madame. Tout est beau. Voulez-vous savoir le sexe de votre enfant au téléphone où vous préférez que je vous le mette dans une enveloppe que vous passerez chercher?
– Non, au téléphone, je veux savoir!
– Eh bien, Madame, félicitations, vous attendez un petit garçon!

Un deuxième garçon! Un p’tit boy! Je l’avoue, j’ai été très très très surprise de l’apprendre. Mon début de grossesse avait été tellement différent de celle de Louis que je m’étais dit que ça ne pouvait être qu’une fille. Instinctivement, je regardais déjà les petits morceaux en dentelle délicate et les imprimés féminins. Et non, un garçon! Un acolyte pour M. Louis. Une maman de garçons.

Dans ma tête, un bébé, ça n’a pas de sexe. Du moment que je mets au monde un enfant en santé, son sexe m’importe peu, voire pas pentoute. J’ai donc été heureuse d’apprendre que je serais à nouveau maman d’un tout mignon petit garçon et je me suis tout de suite dit que ça allait être l’enfer de trouver un nom haha!

En raccrochant le téléphone, j’ai regardé mes deux collègues, le sourire fendu jusqu’aux oreilles et j’ai lâché to the go: « Mes résultats d’Harmony sont normaux et j’ai un p’tit garçon!!!! ». Ensuite, je leur ai dit de garder le secret coûte que coûte: super chum-papa étant dans le nord jusqu’à vendredi soir, c’est à lui que je veux annoncer le sexe du bébé « en premier (mettons après mes deux collègues qui l’ont su sur le coup de l’émotion), en personne. « Bouches cousues » qu’elles m’ont répondu.

J’ai dit à toute ma famille proche que tout était ok, que bébé n’était pas atteint de trisomie et que cette fois-ci, on allait se sauver de l’amniocentèse. J’ai par contre tenu ma langue par rapport au sexe hihi!
Hier soir, j’ai fait des cupcakes à la vanille. Ce matin, je les ai fourrés de crème bleue. Demain, c’est en croquant dans un mignon petit gâteau plein de petits bonbons colorés que super chum-papa apprendra qu’il aura un autre garçon dans sa gang… et que je resterai la seule fille de la tribu!

Onzième semaine de grossesse

Lundi le 14 août 2017

C’est mon test Harmony ce matin. Connaissez-vous ce test?
Il s’agit d’un test de dépistage prénatal des trisomies les plus répandues, soient les trisomies 21, 13 et 18. L’idée, c’est qu’à partir de la dixième ou onzième semaine de grossesse, on fait une prise de sang puis l’échantillon sanguin recueilli est envoyé dans un laboratoire spécialisé. Là-bas, le sang est analysé afin de détecté l’ADN du bébé dans le sang de la maman et quand l’ADN est trouvé, ben c’est possible de voir les chromosomes et d’observer s’ils sont corrects ou pas.

Bon, j’vous explique ça vraiment vraiment grosso modo, parce qu’en réalité c’est beaucoup plus technique, mais c’est ça le principe. C’qui est bien avec ce test, c’est qu’il est très fiable (beaucoup plus que les prises de sang offertes par le Programme québécois de dépistage de la trisomie 21) et surtout qu’il est non-invasif, c’est-à-dire qu’il n’envahit pas l’utérus afin de faire un prélèvement.

Pis pourquoi j’fais ça moi?

Lorsque j’étais enceinte de Louis, j’étais une jeune maman confiante de 24 ans et vu mon jeune âge, j’ai choisi le faire le Programme québécois de dépistage de la trisomie 21 (en passant, passer les tests ou non est un choix HYPER personnel et du coup, je n’accepterai aucun jugement vis-à-vis le fait que j’aie décidé de passer de tels tests et n’aurai aucun jugement envers ceux qui choisissent de ne pas les faire. Right?). Tsé, on avait aucun cas de trisomie dans notre entourage, nous étions jeunes et fringants; je n’avais aucune chance d’avoir un enfant atteint, fait qu’on a choisi le test gratuit, le test le plus facile d’accès.

Un peu plus de deux semaines après la deuxième prise de sang, mon médecin m’a appelée pour me dire que les risques que j’aie un enfant atteint de trisomie étaient de 1/10 alors qu’à mon âge, ils auraient dû osciller autour de 1/1350. UN SUR FUCKING DIX. J’ai manqué mourir de déshydratation tellement j’ai pleuré. J’ai fait une amniocentèse et su quelques jours plus tard que finalement, mon bébé était en parfaite santé, avec des full beaux chromosomes sexy.

Ça bien fini, mais j’ai eu peur. Genre vraiment très full beaucoup extrêmement peur. Pis je m’étais jurée, avant même d’avoir les résultats de l’amniocentèse, que je ne referais plus jamais les tests du programme québécois. Et là, attention: il s’agit d’un bon test de dépistage. Un test qui en gros, analyse les hormones de la femme enceinte pour les comparer avec les hormones d’une femme enceinte d’un bébé atteint de trisomie. Ensuite, en tenant compte de l’âge de la maman et des taux hormonaux, il y a un facteur de risque qui est émis. Pour la grosse majorité des mamans, c’est un test de routine qui ressortira avec un facteur de risque faible, évitant ainsi aux mères de devoir faire des tests plus poussés et invasifs. Sauf que pour certaines mamans comme moi, des mamans avec des taux hormonaux vraiment bizarres pour aucune espèce de raison, ben le test donne ce qu’on appelle des « faux positifs ». Pis c’est pas trop l’fun.

Fait que bref, on a choisi de payer un peu moins de 500$ en allant au privé pour faire le test Harmony. C’est ce matin. Une prise de sang, une à deux semaines avant d’avoir les résultats qui, on l’espère fort fort fort comme l’Univers, seront porteurs de bonne nouvelle!


Le jeudi 17 août 2017

Mon ventre est disparu. Pouf! Envolé! Comme ça, sans avertissement, sans me prévenir.

Il n’est plus là.

Tout est plat.

Fini la petite colline qui grossissait tranquillement.

J’comprends pas. Y’a deux jours, j’avais clairement un ventre. Au point où j’ai abandonné certaines de mes paires de jeans pour retrouver mes beaux pantalons de maternité d’amour. Au point où un inconnu aurait pu me demander si j’étais enceinte pis ça aurait été correct (limite, très limite, mais correct). Au point où je flattais amoureusement ce petit renflement en écoutant la télévision le soir.

Pis là, j’sais pas trop où il est passé, mais il est clairement disparu.
Bon.
Pas de panique.

J’ai fouiné un peu sur le net (parce que hypocondriaque team forever) et sur quelques forums douteux, j’ai trouvé des témoignages de mamans qui ont comme moi observé un dégonflement de leur ventre. Il semble y avoir plusieurs explications:

Au début, les organes internes du corps ne savent pas trop où se placer pour laisser la place à l’utérus envahissante puis, vers la fin du premier trimestre, ils ont une illumination et se placent, faisant ainsi disparaître le gonflement du ventre (ok, ouin, pas pire);

  1. Le bébé se place différemment (j’ai un doute qu’à 11 semaines le bébé soit assez gros pour réellement avoir une influence, mais bon):
  2. La fin du premier trimestre concorde avec le moment où le fœtus remonte dans la cavité abdominale, modifiant ainsi le positionnement du ventre (un mixte du 1 et du 2; j’aime ça);
  3. La maman a fait caca (celle-là, c’est clairement ma préf’. Ben oui! Une constipation qui fait gonflée, une expulsion de caca et pouf, le ventre s’amincit).

Bref, vous voyez qu’il existe quelques explications pas trop pire. Ce que j’ai vu de plus logique, c’est que si t’as pas de douleur, pas de saignement, pas d’écoulement de liquide, tout va bien; le bébé ne s’est pas sauvé nulle part.

Heille, fiou!

10 saLe lundi 7 août 2017

Cet après-midi, c’était mon premier rendez-vous de suivi de grossesse avec mon médecin. Je l’avoue, j’avais comme un p’tit brin d’appréhension par rapport à ce rendez-vous. Nouvelle grossesse, nouveau médecin, nouveau plan de match à établir; je ne savais pas trop comment ça allait se passer et je mentirais si je disais que je n’avais pas un léger stress.

Mais comme d’habitude, j’étais stressée pour rien et ça bien été.

J’ai rencontré un médecin avec une belle écoute, un médecin qui respectait mon point de vue et ma façon de voir les choses. Parce que je vous jure que quand on vit une grossesse que je qualifierais de mettons, difficile, on a une façon bien précise de voir les choses et l’évolution de la grossesse.
Fait que le plan de match pour cette grossesse-ci, c’est qu’il n’y a pas de plan de match. Pas pire hein? On y va au jour le jour, tranquillement, au fil des humeurs de bébé et de mon corps. Et je dois dire que tout ça, ça fait mon affaire. Il me semble que j’aurais été angoissée si le médecin m’avait dit que je devais arrêter de travailler tout de suite pour me reposer, que je devais faire attention, que je devais prendre ci et ça. Là, on y va de façon zen : on réagira aux événements quand ils arriveront et on va essayer d’avoir un coup d’avance sur quelques petits éléments. Ça me va, c’est un bon plan pas d’plan.

Aussi, en fin de semaine dernière, nous sommes allés fouiner au centre commercial M. Louis, super chum-papa et moi et j’ai acheté mes premiers morceaux de vêtements de maternité! Ayoye! Bon, j’en avais déjà un peu à la maison (pas une tonne parce qu’en étant au repos, je n’avais pas besoin d’une très grande garde-robe de maman bedaine), mais c’est toujours amusant d’avoir de nouvelles pièces de vêtements. J’ai fait ça comme une personne mature et responsable; j’ai pris des vêtements de base qui vont faire jusqu’à la fin et pour (presque) toutes les occasions!

outfit de maternité Outfit de maternité Outfit de maternité


Mercredi le 9 août 2017

Mine de rien, je suis en VACANCES! Youhouuuu! Mon corps et surtout ma tête en avaient grandement besoin. Non mais tsé, y’a rien de plus beau que les vacances estivales. Messemble qu’on vit toute l’année pour ces deux semaines-là. M’enfin!
Pour notre première semaine de vacances, nous avons décidé d’aller faire un saut au Lac-St-Jean, chez mes beaux-parents. Je traîne donc ma mini bedaine naissante dans les rues du Lac pis je me repose.

Je me repose.
Je me repose.
Je me repose.
Et je me repose encore un peu.

Je suis moins fatiguée, mes maux de cœur semblent être derrière moi, ma glande thyroïde a l’air d’avoir repris le dessus. Cependant, je sens que ça tiraille dans mon ventre, je sens que mon corps travaille, je sens que des changements font leur apparition. Pis c’est parfait, parfait, parfait. Sauf que ça me fatigue un peu… (Faut dire qu’en partant, avec Mr Lewis qui fait des siennes, qui dort bien une nuit sur deux, qui maîtrise de plus en plus l’art de la crise de bacon et qui a compris que quelques larmes faisaient souvent plier ma volonté, je serais fatiguée MÊME sans un bébé dans le bedaine. Tsé, pauvre p’tit bébé gourgane; faut pas tout lui mettre sur le dos déjà!)

 

9 saVendredi le 28 juillet 2017

Début de la neuvième semaine. Hihannnnnnn! J’ai encore et toujours une mini fierté et un mini sentiment d’accomplissement quand mon application de grossesse sur mon cellulaire m’envoie ma notification hebdomadaire pour m’avertir qu’on change de semaine! Hiiiiii! Un pas de plus, une étape de franchie! Aujourd’hui, il semblerait que mon p’tit bébé ait la taille d’un raison. Hey ben!

J’ai l’air hop la vie comme ça avec ma joie du changement de semaine, mais en réalité, j’suis cernée jusqu’au menton (par chance, j’ai un excellent cache-cerne haha). Super chum-papa et Louis sont revenus de chez mes beaux-parents hier. Ahhhh! Comme ils sont beaux et comme j’avais hâte de les voir! Mon beau M. Louis a eu le temps de grandir en trois jours; je trouve qu’il change tout le temps! Il est si fin, si mignon!

SAUF CETTE NUIT.

Cette nuit pendant laquelle il n’a pas dormi de 23h20 à 3h45.

Y.A.R.K.

Super chum-papa lui a donné Moumou le Mouton, l’a consolé, l’a bercé. J’y suis allée, je l’ai bercé, je lui ai changé sa couche au-cas-z-où. On l’a amené dans notre lit. On l’a ramené dans son lit. J’ai fini par me relever à 3h15, déterminée à tout faire pour le rendormir parce que là, j’tais de mauvaise humeur, brûlée et ça faisait déjà 800x dans la nuit que j’allais faire pipi. J’ai réussi à le bercer, à le coller et il a fini par arrêter de bouger plus que 14 secondes en ligne. Il s’est assoupi. ENFIN.

Pis tsé, les boys à matin, ils sont tous les deux en vacances alors ils dormaient encore quand je suis partie travailler (évidemment), mais moi y’a quand même fallu que je me lève à 6h30. Bouhouuu! Déjà, en partant, même si je fais des nuits de 10hrs, j’ai de la misère à rester éveillée toute la journée. Imaginez-vous avec à peu près trois heures de sommeil dans le corps. C’est ça, j’suis cernée.

Ah et aussi, hier soir, j’sais pas trop ce qui s’est passé, mais je pense que j’ai vécu ce qu’on appelle une crise hormonale ou quelque chose comme ça. En me couchant, je me suis mise à pleurer. Dans mon lit. Comme ça. Big bang. J’avais de la peine… j’pense.

On dirait que je me suis mise à me dire que super chum-papa allait arrêter de m’aimer parce que j’ai le ventre tout bleu/jaune/vert/poilu, parce que je suis toujours fatiguée, parce que je mange juste de la poutine, parce que je coûte des centaines de dollars de médicaments chaque mois, parce qu’il sait que j’suis pas capable, tout seule, par moi-même sans une tonne de médicaments, de mener une grossesse à terme comme les autres, parce que je suis impatiente, parce qu’on va avoir un deuxième bébé et que c’est de l’ouvrage. Entoucas, j’sais pas, mais pendant un temps, c’est comme si j’avais eu la certitude que super chum-papa n’allait plus me voir comme son amoureuse, mais plutôt comme une porteuse d’enfants un peu pouiche et ça m’a comme submergée de peine. Je sais, ça aucun rapport, mais selon les zinternets et mon application de grossesse, y’a rien d’anormal dans ce sentiment-là.

Cool.

Au moins, j’suis à 9 semaines aujourd’hui!


Le lundi 31 juillet 2017.

Ça y est. Le secret a été dévoilé. On s’est fait démasqué!

Vendredi soir, super chum-papa, M. Louis et moi sommes allés à l’Expo Agricole de Chicoutimi. J’avais un long hoodie (mon « Poule de luxe » d’amoooour) qui, je croyais, cachait bien mon ventre naissant. J’y ai rencontré une de mes tantes avec deux de mes cousines. Pis ça l’air que mes cousines ont des yeux de lynx! Le lendemain, une d’entre elles me demandait si je n’avais pas un petit quelque chose à leur annoncer… Je lui ai dit la vérité en lui demandant de tenir sa langue. Sauf qu’après ça, j’me suis dit qu’on allait commencer à se faire poser des questions pis que ça m’tentait comme pas de mentir effrontément (y’a quand même une différence entre « ne pas le dire » et « mentir »). Fait que j’en ai parlé à super chum-papa et nous avons convenu que c’était correct pour en parler.

Comment je vous dirais ben ça…? Ma mère a CAPOTÉ quand je lui ai dit qu’elle pouvait ENFIN en parler! De mon côté, je suis allée rendre visite à ma grand-mère Mô afin de lui apprendre la nouvelle. Et voilà, c’était fait; toute la famille était maintenant au courant.

Maintenant, ce n’est comme plus vraiment un secret. Y’a juste au bureau que j’ai décidé d’attendre mon retour de vacances avant d’en parler. Je tombe en vacances ce vendredi et j’aimerais bien voir mon médecin avant de le dire au bureau. Une fois que j’aurai eu mon premier rendez-vous, il y aura un espèce de plan de match d’établi et ce sera dès lors plus simple de répondre aux questions que tous et chacun auront au travail.

Pis vous, ben j’ai décidé d’attendre encore avant de vous le dire. C’est plus facile de vous le cacher; vous ne voyez pas mon ventre haha! Je préfère attendre la fin de mon premier trimestre et d’avoir aussi mon plan de match en main avant de vous annoncer la grande nouvelle! Vous comprenez, hein?!


Mercredi le 2 août 2017

Cette semaine, je suis contente. Mes maux de cœur se sont beaucoup atténués et ma fatigue aussi. Si j’ai encore quelques dégoûts, ils sont beaucoup moins intenses et je n’ai plus d’immense et insurmontable coup de fatigue en après-midi. C’est déjà ça, hein! On approche de plus en plus du fameux cap des 12 semaines et comme c’est écrit dans à peu près tous les livres et articles sur la grossesse, les vilains symptômes commencent à s’estomper. Pis c’est pas triste parce qu’un moment donné, c’est ben l’fun se nourrir à la poutine, mais avoir envie de légumes une fois de temps en temps, c’est quand même mieux pour le système.

Si le mal de cœur et la fatigue semblent être sur le point de me quitter, y’a un autre symptôme de grossesse qui a fait son apparition. En fait, je devrais plutôt parler de « désagrément » plutôt que de symptôme… Si je vous dis « jus de pruneaux », avez-vous deviné de quoi je souffre?

Oui.

C’est exactement ça.

C’est direct là que je m’en vais.

La constipation.

Ça aussi on en parle dans tous les bons livres de grossesse qui se respectent. Mon application de grossesse sur mon cellulaire m’en a également glissé un mot. Sauf que c’est pas un sujet qu’on aborde tout doucement autour d’un chocolat chaud entre copines parce que le système digestif et ses aventures, il semblerait que ce soit un genre de tabou. Tsé, c’est full gênant dire le mot « caca ». Oups!

Mais moi, je vais vous en parler, ok? Parce que ça arrive, parce que ça fait partie de la vie et parce que mesdames enceintes qui en souffrez peut-être vous aussi, vous allez vous sentir moins seules! À ma première grossesse, j’avais aussi eu ce (pas) joyeux problème, aussi vers la fin du premier trimestre. Tsé, au moment où ton ventre commence à prendre de l’expansion, on dirait que tes intestins sont comme frustrés de manquer de place et de se voir tassé fait qu’ils décident de te bouder. Solide. Ça fait que là, en plus de te sentir déjà un peu toutoune, déjà un peu ballonnée, déjà un peu pognée, tu te sens en plus BOUCHÉE! Sérieux, pourquoiiiiiiii?! Why?!?! Porqueeeeeeee?!

Là, j’ai pas paniqué quand j’ai constaté que ça faisait 5 jours que je n’étais pas allée à la toilette. Non. J’ai géré ça like a boss. Je suis allée m’acheter du jus de pruneaux, que j’ai (pas) dégusté tranquillement et j’ai jumelé ça à un beau grand verre quotidien de dégueulasse Metamucil que je prends quelque part entre mes 800 médicaments pour ne pas que ça nuise à l’absorption de quoi que ce soit. En combinant tout ça au fait que je reprends de plus en plus goût à la nourriture saine (comprendre ici : du brocoli), je pense que mon transit va s’en sortir.

Mais les mères constipées, j’suis là, avec vous. Soyons fortes.

Semaine 8 de grossesseLe vendredi 21 juillet 2017

8 semaines aujourd’hui! Ouééé! Le sentiement est étrange; j’ai l’impression que ça ne va tellement pas vite et si vite à la fois. C’est bizarre hein?! Là, j’ai deux mois de faits. Deux beaux gros mois bien ronds qui me rapprochent de mon bel amour. Selon les livres et sites web sur la maternité, il me reste encore un p’tit 4 semaines de maux de cœur et de fatigue intense à endurer avant que tout disparaisse par miracle le jour de me douzième semaine haha! Courage!

En principe, il reste encore aussi un 4-5 semaines avant qu’on annonce aux gens autour de nous que je suis enceinte et que nous attendons un joli petit bébé pour le mois de février prochain. L’affaire, c’est que plus ça va, plus je me demande si nous pourrons attendre aussi longtemps avant de le dire. C’est pas que j’aie hyper envie de le crier sur tous les toits (juste un peu hihi), mais c’est plutôt parce que mon ventre est de plus en plus gros! Si, le matin, il est relativement plat et que j’entre parfaitement dans tous mes vêtements, même les plus serrés, il en va tout autrement en après-midi et le soir! Plus la journée avant, plus mon ventre gonfle et prend de l’ampleur. Avec la nourriture, l’eau et tous les changements qui se produisent dans mon bedon, ce dernier se transforme au fil de la journée et du coup, en fin d’après-midi, j’ai bel et bien l’air enceinte. Je tombe en vacances dans deux semaines. J’aurai donc deux semaines de répit au travail. Toutefois, d’ici là, j’me demande à quel point mes collègues sont assez peu visuels pour remarquer le changement. Je m’efforce de mettre des vêtements plus amples ou alors des vêtements qui mettent l’accent sur d’autres parties du corps, mais je crains bien que d’ici deux semaines, j’aie de la difficulté à continuer de cacher le fait qu’un tout mignon petit bébé se fait un nid au creux de mon ventre.

C’est comme un genre de défi : « Sera-t-elle capable de cacher sa grossesse pour les quatre prochaines semaines, considérant que sa bedaine est déjà bien présente? C’est ce que vous saurez plus tard cette saison! »!


Lundi le 24 juillet 2017

Ma grossesse a réussi à être encore cachée en fin de semaine. Coudonc, faut croire que personne ne s’étonne que je ne prenne soudainement plus de vin hihi!

Cette semaine, je la vois comme salutaire pour mon corps. Super chum-papa est en vacances et du coup, lui et M. Louis sont partis en promenade chez mes beaux-parents au Lac-St-Jean pour quelques jours. Honnêtement, ce matin, en les voyant partir vers les vacances, les activités et la plage alors que moi je prenais la direction du bureau, j’avais envie de pleurer. Mais pour de vrai. Après avoir bécoté Louis et embrassé mon chum, je suis entrée dans ma voiture et j’ai eu un réel sanglot. Non seulement je sais pertinemment que je vais m’ennuyer, mais j’aurais tellement aimé les accompagner moi aussi! Par contre, il faut dire que quand super chum-papa m’a téléphoné au bureau, semi-fru, à peine 3hrs après son départ, pour me dire qu’il ne trouvait pas la crème solaire à Louis dans son sac (parce que évidemment, c’est uniquement et strictement de ma faute parce que c’est MOI qui gère les bagages même si je reste ici), comme si c’était la fin du monde et qu’il se trouvait perdu dans le fin fond de l’humanité sans AUCUNE possibilité d’acheter de la crème solaire à des milliers de kilomètres à la ronde, j’avoue que j’me suis demandée si j’allais réellement m’ennuyer… M’enfin! L’affaire positive là-dedans, c’est que même si je ne suis pas en vacances de bureau, je suis un peu en vacances de maison. Congé de bouffe, congé de lavage, congé de bébé qui pleure la nuit! Je me suis achetée 3-4 plats déjà préparés à l’épicerie du coin et je compte bien passer mes soirées à ne rien faire et à me coucher tôt, sans culpabilité!
Comme ça, quand mes vacances vont commencer, m’a être TOP SHAPE!


Mercredi le 26 juillet 2017

Ok. Sérieux. J’ai tout le temps faim. Tout.Le.Temps.

Ok. Sérieux. J’ai tout le temps mal au cœur. Tout.Le.Temps.

Vous êtes mêlées hein? Mon corps aussi.

C’est si bizarre! Toute la semaine, je suis dans un espèce d’état de mal de cœur pas SI pire, mais tout le temps présent. Le genre de mal de cœur qui ne t’empêche pas de vivre normalement, mais qui parfois te fait prendre une p’tite pause pour respirer de l’air pur. Parallèlement, je suis toujours à la limite de crever de faim. Mais genre, des RAGES de bouffe de fou pas rapport grasse! Comme là, j’ai le goût de manger du poulet Général Tao pis j’ai aucune idée pourquoi. Sauf que c’est plus fort que moi! À ma précédente grossesse, je n’ai jamais eu d’envies (en fait, je devrais dire de BESOINS) alimentaires précis intenses, mais là, my god!

Fait que c’est ça. J’suis ben ben mêlée entre « j’ai mal au cœur » et « Viiiiiiiiite, de la bouffe! ». Dites-moi que j’suis pas toute seule, j’vous en supplie!

Ah! C’est vrai! Demain, c’est mon écho de datation. J’y vais avec super chum-papa. J’ai hâte pis pas on dirait. Ça me stress un peu. Cependant, je vais suivre le conseil si judicieux de mon accompagnante à la naissance et « penser positif ». Ouf! DEMAIN <3


Le jeudi 27 juillet 2017

J’arrive de mon écho de datation.

ON A VU MON P’TIT BÉBÉ D’AMOUR DE MA VIE PIS SON CŒUR QUI BAT PIS TOUTE <3

(L’art de ne pas maintenir le suspense drette en partant haha).

Ça super bien été! J’ai fait mon échographie à l’hôpital de Chicoutimi et j’ai passé presqu’à l’heure prévue de mon rendez-vous. J’étais vraiment contente parce que lorsque j’étais enceinte de Louis, c’est presque toujours la même technicienne (technologue?) qui faisait mes échographies et je l’aimais beaucoup parce que je la trouvais efficace et gentille. Pis tsé, c’est elle qui m’a fait mon échographie aujourd’hui! En commençant, mon bébé était comme placé trop loin. Il a donc fallu changer de salle afin que je puisse faire une échographie endo-vaginal au lieu d’une échographie « normale ». C’qui est plate là-dedans, c’est que la sensation est franchement moins l’fun que pour un écho standard (mais pas du tout douloureuse), mais ce qui est bien c’est que j’ai pu ENFIN aller faire pipi!
Bref, avec l’écho endo-vaginal, on a tout de suite vu mon bel amour de ma vie #2. Avec sa mignonne petite tête, ses petites fesses et son cœur qui battait à 182 battements par minutes. C’est incroyable à quel point une image un peu flou sur un écran en noir et blanc peut nous submerger d’amour. La technicienne nous a confirmé que tout allait bien, qu’elle ne voyait rien d’anormal et que je suis bel et bien enceinte de 8 semaines et 6 jours, ce qui fite avec ce que moi j’avais calculé en fonction de notre gastro pendant l’ovulation haha!

Je l’avoue, j’étais stressée par cet écho. Même si j’avais déjà vu mon bel amour à l’urgence il y a quelques semaines, les saignements que j’avais eus ne m’avaient pas rassurée. On entend tellement d’histoire sur les grossesses et les fausses couches que les premières semaines sont toujours stressantes. Évidemment, je suis pleinement consciente du fait que le fameux cap des 12 semaines n’est pas passé et que les risques sont toujours là, mais ça me rassure tellement d’amour vu mon bébé avec son cœur en pleine forme et sa taille qui correspond parfaitement. Je me sens soulagée, prête à inonder d’amour ce petit être qui grandit dans mon ventre. On dirait que je me sens comme mieux. Que je sens que l’aspirine, le synthroïde, les vitamines prénatales que je prends et les injections de Fragmin que je me fais servent à quelque chose, ont une signification. Bref, j’meurs d’amour, comme je suis morte d’amour pour lui!

Ah, pis j’ai mangé du poulet Général Tao pour souper hier 😉

Grossesse semaine 7Le vendredi 14 juillet 2017

Sept semaines aujourd’hui. J’ai toujours une p’tite vague de bonheur lorsque je change de semaine (ou entoucas, que je pense que je change de semaine parce que je ne suis pas absolument certaine de mes dates), comme si je me rapprochais chaque fois un peu plus de mon petit amour.
Cette petite vague de bonheur-là, elle est la bienvenue ce matin parce que j’dois avouer que hier soir a été une difficile soirée dans mon cœur de maman. J’en ai parlé, j’ai des pertes de sang. Malheureusement, hier soir, j’en ai eu une plus importante que les autres. Encore une fois, rien d’alarmant; « juste » du sang brunâtre, mais c’est quand même tannant. Tellement tannant. J’ai beau me dire que je suis allée chez le médecin pas plus tard qu’il y a deux jours, que tout allait bien, que le sang est probablement dû à mon ectropion, c’est impossible d’avoir des certitudes et ça, ben ça me gosse.

Hier soir en plus, j’avais 1000 choses à faire. J’suis allée faire l’épicerie, j’ai défait l’épicerie, on a soupé, fait la vaisselle, j’ai préparé de la bouffe pour en fin de semaine, j’ai fait les bagages. Sauf que j’suis fatiguée. Brûlée. Une genre de fatigue qui envahit chaque centimètre de mon corps. Une fatigue qui me rentre dans les os, dans la tête, dans l’cœur. J’voudrais juste me coucher, tout le temps pis dormir. Mais j’peux pas; j’ai un fils de 17 mois, un amoureux, une maison, un travail, des obligations. Fait que hier soir, quand je regardais tout ce que j’avais à faire en terme de bagages pis de tâches, ma fatigue m’a encore plus envahie. J’avais l’goût de pleurer, tsé une grosse boule dans la gorge. Pleurer de fatigue, pleurer de stress, juste pleurer. Y’a même une larme ou deux qui ont coulé sur mes joues sans que j’puisse les retenir.
J’pense que cette fois-ci, super chum-papa a compris. Il a compris que c’tait pas une fatigue « ordinaire », que c’était plus que ça, que c’était une fatigue au bord du découragement. Lui qui normalement veut toujours qu’on soit prêt pis qu’on se dépêche pis qu’on prévoit m’a dit de prendre mon temps. Qu’on n’était pas pressé pour les bagages. De ne pas trop en faire. Il m’a même dit d’aller prendre une douche, de relaxer. Il m’a demandé comment j’allais, si j’étais correcte. Ça m’a quand même fait du bien qu’il s’arrête deux secondes et qu’il comprenne que la fatigue que je ressens est juste plus forte que moi.
Un des médecins qui travaille avec le médecin qui suit ma grossesse m’a téléphoné cette semaine. Il avait reçu les résultats de mes prises de sang de grossesse. Tout semblait être correct, sauf ma glande thyroïde. Lorsque je suis enceinte, il semble que cette glande qui régule tellement de chose dans mon corps me laisse un peu tomber. Elle fonctionne mal; elle n’est pas capable de fournir suffisamment pour que tout continue de bien fonctionner. Ça avait fait la même chose à Louis. Je dois donc maintenant prendre un médicament pour donner un coup de pouce à ma glande thyroïde. Fait que là, j’ai quand même espoir que mon humeur de marde et ma fatigue qui finit pu de finir soient dues non pas simplement à ma grossesse, mais aussi au fait que THE glande manque de vigueur. J’ai commencé à prendre mes médicaments ce matin. J’espère vraaaaaaiiiiiiment que d’ici quelques jours, j’aurai repris un minimum de contrôle sur mon corps et sur mes émotions parce qu’en toute honnêteté, j’suis tannée d’être tannée!


Le mardi 18 juillet 2017

Promis, j’dirai pu jamais de ma vie « Nananananère, je n’ai pas de symptômes de grossesse, tralalilalère » parce que : J’AI MAL AU COEURRRRRRRRRRRRRRRRR!
Tsé, pas trop mal. Pas mal au point de ne pas pouvoir manger et d’être verte. Même pas mal au point d’être malade. Mais j’suis toujours dans un état semi « le cœur au bord des lèvres », semi « tout m’écoeure », semi « j’ai tellement pas faim », semi « j’veux juste manger de la poutine », semi « yark du café », semi « crime, j’vais tu être malade?! » Elles font comment les filles qui ont des nausées tout le temps?! Parce que c’est pas juste le matin en me levant mon affaire. Ben non! C’est toute la journée.
Genre qu’hier soir, je faisais le souper, de quoi de ben normal : végé-croquette avec galette de légumes et salade à la crème. Pis j’regardais les aliments et j’étais comme « Beurk. Juste Beurk ».
Combinez ça au fait que je suis encore si fatiguée et au fait que j’m’endure pas et imaginez le tableau. Quand super chum-papa est revenu de travailler hier soir, il est entré dans la maison, Louis dans les bras. Il m’a dit « Hey, salut! Ça va?! » et moi de lui répondre « Eurk non ». Vous voyez le topo…
M’enfin! Bientôt 8 semaines. D’ici quelques jours, tout ça devrait être derrière moi! Courage! J’me plains pour rien de toute façon; y’en a des 4786987163x pires que moi!
….
Il n’est pas encore tout à fait 14h, je suis au bureau et je dors littéralement sur ma chaise. Je pique des clous, carrément. J’ai beau mâcher de la gomme, me lever debout, mettre de la musique, boire de l’eau, il n’y a rien à faire; je m’endors. J’suis quasiment en train d’évaluer la possibilité de me coucher en-dessous de mon bureau ou ben d’aller faire une rikiki sieste sur le siège de la toilette.
J’ai plein de travail à faire, nous sommes en fin de mois, ma collègue part en vacances vendredi, mais ça sert à rien, j’avance pas. J’suis ben trop fatiguée. J’suis comme dans un genre d’état entre l’éveil et le sommeil. My God, la fin de la journée est à des kilomètreeeeeees!
Mon oreiller, please!


Jeudi 20 juillet 2017

Youpiiiiiiiiiiiiii! Je viens d’avoir un téléphone de l’hôpital! J’ai rendez-vous jeudi prochain pour mon échographie de datation. Moins d’une semaine avant de revoir mon mini bébé! Je suis si contente, mais d’un autre côté, si angoissée! Et s’il y avait quelque chose qui clochait? Et s’il n’avait pas assez grossi? Et si son petit cœur avait cessé de battre? Et si? Et si? D’un autre côté, je me dis « pourquoi? ». Pourquoi il y aurait quelque chose qui cloche? Pourquoi il n’aurait pas assez grossi? Pourquoi son petit cœur ne battrait plus? Il n’y a aucune raison de penser ça… Certes, j’ai eu quelques saignements, mais c’est fini depuis plusieurs jours maintenant et ça n’a été accompagné d’aucune douleur. Qui plus est, ma poitrine est encore lourde, mon cœur est encore au bord de mes lèvres, ma fatigue est toujours là. Tout va bien man, tout va bien!
Aujourd’hui, selon mes calculs approximatifs, c’est le dernier jour de la semaine 7. Demain, j’aurai déjà 2 mois de grossesse de fait, 8 semaines. Demain, mon petit amour aura officiellement la grosseur d’une belle framboise. Demain, une autre semaine sera franchie!

Grossesse semaine 6Lundi le 10 juillet 2017

Mission accomplie! Une fin de semaine à la pourvoirie avec une bonne partie de ma famille élargie et personne n’a découvert notre secret! Bien que je n’ai pris aucun alcool, que je n’ai mangé aucune viande froide, que mes parents, mon frère et super chum-papa veillaient à ce que je ne force pas et me traitaient presque comme une princesse, personne n’a deviné (ou entoucas, personne ne nous en a parlé). Ouééé! Par contre, super chum-papa a bien failli vendre la mèche! Lorsque j’ai mis les pantalons de pluie jaune et IMMENSES que mon père avait amenés pour moi, super chum-papa s’est exclamé : « Sont donc ben grandes! D’après moi, dans 8 mois, elles vont te faire encore!!!! ». Je lui ai fait des yeux de la mort!!!!!!!!!! PAR CHANCE, personne autour ne semble avoir entendu ou du moins, personne n’a vraiment accordé de l’importance à cette petite phrase. Remarquez bien que ça n’aurait pas été un drame que ma famille l’apprenne; ça aurait juste un peu modifié nos plans secrets hihi! Même si notre fin de semaine a bien été, j’ai quand même eu une petite frousse samedi soir lorsqu’en allant à la salle de bain, quelques gouttes de sang se sont retrouvées sur le papier de toilette. Tsé, même si la quantité est peu abondante, même si ce n’est que du sang brunâtre, même si ce n’est pas accompagné de douleur, c’est jamais l’fun avoir des saignements pendant la grossesse. Ça fait toujours penser au pire, comme si inévitablement, c’était de mauvais augure. Pis là, j’me voyais à 2h30 de route de l’hôpital le plus proche, en plein bois, pis j’espérais vraiment que ce soit quelques petites gouttes de sang anodines qui allaient rapidement cesser. J’en ai quand même glissé un mot à ma mère ainsi qu’à super chum-papa, juste pour ne pas garder ça pour moi, juste pour évacuer le stress. Ensuite, j’ai eu quelques petites crampettes par-ci par-là dans la soirée, mais le sang lui, a arrêté. J’en ai eu encore un peu dimanche matin, mais c’était tellement rien! Pis je sais que plus de la moitié des femmes enceintes ont des saignements bénins dans le premier trimestre de leur grossesse, fait que j’essayais d’être rationnelle pis d’me dire que tout était normal… MAIS C’EST TANNANT QUAND MÊME!

À notre retour, super chum-papa et moi avons conclu que j’allais prendre les 2-3 prochains jours plus mollo et que c’est lui qui ferait les tâches nécessitant de la force. On veut vraiment mettre toutes les chances de notre côté afin que notre magnifique minuscule bébé s’accroche solidement et qu’il ait un environnement top qualité pour croître.

Fait que c’est ça! La semaine 6 est commencée depuis vendredi. Nous sommes bien partis!

***

J’ai oublié de vous dire ça : pour cette grossesse-ci, super chum-papa et moi aurons recours aux services d’un doula ou si vous préférez, d’une accompagnante à la naissance.

Une accompagnante à la naissance, contrairement à ce que plusieurs personnes croient, ce n’est pas une sage-femme. En fait, la doula ne fait aucun acte médical. Son rôle est plutôt d’accompagner les parents pendant le déroulement de la grossesse, de les soutenir, de répondre à leurs interrogations… J’trouve que c’est comme un genre de cours prénatal hyper personnalisé avec un genre de volet « oreille attentive ».

Pourquoi avons-nous décidé d’avoir une doula?!

En fait, avouons-le, J’AI d’abord décidé d’avoir une accompagnante à la naissance. J’ai approché notre accompagnante afin de lui demander qu’on ait une rencontre ensemble –elle, super chum-papa et moi- afin qu’on discute et ENSUITE, j’ai mis super chum-papa au courant. Super chum-papa est un être très rationnel, très critique et très interrogateur. Du coup, au départ, il ne comprenait pas du tout l’utilité d’avoir quelqu’un pour nous accompagner pendant la grossesse parce que pour lui, on en avait déjà vécu une, on était ben capable d’en vivre une autre. Et effectivement, il avait raison.

Sauf que justement, ma grossesse précédente. Parlons-en. Ce n’est un secret pour personne, j’ai eu une première grossesse assez difficile. Une genre de grossesse au cours de laquelle les mauvaises nouvelles s’accumulent : risques élevés de trisomie, amniocentèse, travail pré-terme, alitement, retard de croissance intra-utérin, prématurité. Je sais pertinemment que je suis plus à risque d’avoir une grossesse difficile vu mes antécédents. La dernière grossesse, je l’ai vécue le plus solidement possible. Pour passer à travers sans mourir d’angoisse et sans virer folle, j’avais besoin que les gens autour de moi soient sereins, soient solides comme le roc et soient confiants. Sauf que pour être ainsi, eux avaient besoin que je le sois aussi, que je sois positive, que je sois forte… Des fois, j’aurais eu besoin de pleurer pis de dire que j’en pouvais plus et que le stress me rongeait sans fin, mais j’le faisais pas parce que j’avais pas l’goût ni la force que les gens autour de moi pleurent devant moi, me montrent leur inquiétude. C’était comme un cercle vicieux; je devais aller bien pour qu’eux aillent bien pour que moi j’aille bien. Je devais être la rassurante pour être rassurée. Oh, ça bien été. Je ne m’en plains pas. J’ai eu au final un beau bébé plein de santé. Toutefois, j’me rappelle de chaque instant, de chaque moment d’angoisse, de chaque stress et je savais que si une deuxième grossesse se présentait, j’aurais besoin de quelqu’un « d’externe » à mon entourage, quelqu’un à qui confier que des fois, ça va pas bien. Quelqu’un de « neutre ».

C’est donc tout naturellement que j’ai décidé d’avoir une doula.

Mais attention, il a fallu avoir une sérieuse discussion super chum-papa et moi. Parce que c’est ben beau que MOI je veuille certaines choses bien précises pour ma grossesse, mais il faut garder en tête que même si c’est moi qui porte le bébé, c’est aussi la grossesse de super chum-papa. On souhaite avoir des papas impliqués, des papas investis auprès de leurs enfants, mais on a parfois tendance à considérer la grossesse comme quelque chose qui appartient uniquement à la femme et que du coup, le père n’a rien à y redire. Ici, je vois ça autrement; j’ai la bedaine, j’ai le bébé, mais mon amoureux est là aussi, il est DÉJÀ le papa et il a droit à son opinion. On a donc discuté de nos avis par rapport à l’accompagnante et nous en sommes venus à cette conclusion : oui, nous aurions une doula qui allait être à nos côtés pour toute la grossesse, toutefois nous avons choisi de vivre l’accouchement en couple, juste lui et moi.


Mardi le 11 juillet 2017

Sérieusement, les gars au bureau n’en reviennent juste pas de mon épisode de mauvaise humeur de la semaine dernière. Ils m’en parlent constamment. J’comprends pas… ils ont des conjointes, ils devraient comprendre que DES FOIS, ça ARRIVE que HORMONALEMENT parlant, ça chill moins, non?! Ces pauvres eux-autres, ils essaient vraiment de comprendre POURQUOI je suis de mauvaise humeur. Ils me demandent si je vais bien, si mon mal de tête est passé (quel mal de tête?!), si j’ai mal quelque part, si ma vie personnelle va bien. Ils se disent que c’est peut-être parce que c’est lundi et que c’est plate le lundi… pis que j’ai tendance à être moins de bonne humeur le lundi… Vraiment?!

Moi, j’suis comme « Non, j’ai pas mal à la tête, oui je vais bien, non je n’ai pas mal nulle part, ma vie personnelle se porte à merveille, pis ça s’peut que le lundi influence mon humeur, mais pas tant ». J’sais pas, c’est tu parce que normalement j’suis trop de bonne humeur?! Des fois, j’aurais juste le goût de dire « Ok, les boys. Je suis ENCEINTE. J’suis de mauvaise humeur pour aucune autre fucking raison que je suis ENCEINTE pis que mes hormones ont décidé de faire la gueule. Thaaaaaaat’s it! »

Le pire, c’est qu’à part une journée la semaine passée durant laquelle j’ai été très claire « J’ai une humeur de marde », j’suis pas SIIIIIII pire que ça. Je dis bonjour, je suis souriante, je fais mon travail, j’arrive coiffée et maquillée, je ris même. C’est juste que par moment, ça m’tente pas d’avoir de longues conversations pis de déblatérer sur la pluie et le beau temps. C’est tout. Juste ça. J’ai presque hâte à dans quelques semaines, tsé quand je vais leur dire « Hey guys! J’suis-enceinte-pis-c’est-pour-ça-que-j’étais-un-peu-de-mauvaise-humeur-l’autre-jour-mystère-élucidé » et que soudainement, leurs visages vont s’illuminer de compréhension!

D’ici là, je fais des gros efforts pour paraître sereine et joviale, j’le jure. Mais comme le dis si bien mon application de grossesse sur mon cellulaire, les sautes d’humeur sont hormonales et souvent hors de notre contrôle. Merci bonsoir! Au –delà de mon caractère, je suis allée passer mes premiers tests de femme enceinte ce matin. Tsé la batterie de prises de sang/tests d’urine pis tout’ le kit où on vérifie à peu près toutes les maladies de la terre entière, ben c’tait ce matin. J’avais aussi une autre prise de sang supplémentaire à passer en raison de ma prise de Fragmin, afin de voir si tout est correct au niveau de mon sang et de la prise de ce médicament. J’ai tellement rempli de petites fioles que j’me demande si j’devrais pas manger un gros steak aux épinards ce soir, juste pour être certaine de ne pas tomber en carence de fer haha! Entoucas, ce rendez-vous AJEUN (un calvaire pour moi qui a toujours faim le matin, grossesse ou pas) s’est très bien passé; j’ai trouvé un stationnement à côté de la porte, j’ai passé tout de suite et que n’ai même pas eu besoin de payer l’parking tellement ça été rapide. MAIS, le PLUS BEAU, c’est qu’après, j’suis arrêtée au Tim me chercher une patate hâchée, un bagel Timatin BLT et un moyen DÉCAFÉINÉ. J’ai l’droit, j’t’enceinte (pis ça m’rend de bonne humeur haha)!


Mercredi le 12 juillet 2017

J’suis un peu tristounette ce matin. Quand je me suis levée pour aller faire pipi cette nuit, j’avais encore un peu de perte de sang, comme samedi soir. Je me suis recouchée, espérant que tout serait replacé ce matin, mais à mon réveil, il y en avait encore. Très très lègeres, à peine une trace sur le papier de toilette, mais tout de même là.

J’ai appelé Info-Santé et j’ai été très bien répondu par un gentil infirmier (J’sais pas si j’vous ai déjà dit à quel point que considère Info-Santé comme une ressource essentielle!). Il m’a dit que ce n’était pas alarmant, que la couleur brunâtre et l’absence de douleur étaient de bons signes, mais que sans aller à l’urgence, je devrais consulter mon médecin dans les prochains jours considérant que c’est le troisième épisode de « spotting » depuis samedi. J’ai donc appelé à la clinique où je suis suivie pour ma grossesse. On m’a toutefois dit (avec tout le bon sens du monde) que puisque je suis très tôt dans ma grossesse, leurs appareils ne seront pas en mesure d’entendre battre un cœur et que n’ayant pas de machine pour effectuer des échographies, ils ne pourront absolument rien vérifier. Après avoir parlé avec un obstétricien, la secrétaire m’a conseillé de continuer de surveiller pendant quelques jours, mais que si j’étais vraiment trop inquiète, je pouvais aller à l’urgence. Fait que j’ai appelé ma mère pour qu’elle tranche la question haha! Je lui ai dit « Je suis quand même inquiète et je veux m’assurer que tout est ok…. Mais la machine d’échographie de l’urgence n’est pas top qualité et pourrait me faire capoter pour rien vu que j’suis pas avancée dans la grossesse », que « Ça m’tente pas d’me mettre la tête dans le sable et de croire que tout va pour le mieux… mais j’veux pas angoisser pour une pacotille » pis que « Ça m’tente pas d’aller attendre à l’urgence pour me faire dire de revenir dans quelques jours parce que là, c’est trop tôt ». Ma mère en est donc venue à la même conclusion que l’obstétricien de la clinique « Attends de voir. Si ça empire, tu iras ». Comme d’habitude, ma mère a dit ce que je voulais entendre à m’a conforté dans mon choix. Fait que c’est ça. Je vais voir aux toilettes toutes les 10 minutes « au-cas-z-où ». J’me croise les doigts de main (et de pied) pour que mon petit amour s’accroche et se développe like a boss pis j’prie tous les dieux du ciel que tout aille bien!


Jeudi le 13 juillet 2017

Finalement, hier, je suis allée à l’urgence. Sur l’heure du dîner, j’avais encore des pertes de sang et je ne pensais qu’à ça. J’ai préféré me rendre à l’urgence… et ça été toute une péripétie!

D’abord, il n’y avait pas beaucoup de monde, ça partait donc bien! Ouééé! J’ai passé immédiatement au triage et on m’a fait des prises de sang. Ensuite, je suis allée m’asseoir dans la salle d’attente où j’estimais patientez environ 2hrs avant d’être nommée. Je faisais des mots croisés et des sudoku sur ma tablette (j’ai 108 ans) quand j’ai soudainement été appelée, un peu moins d’une heure après avoir passé au triage. J’étais contente, mais en même temps que trouvais ça étrange d’avoir passé devant certaines personnes arrivées avant moi… On s’entent qu’une légère perte de sang dans un premier trimestre de grossesse, normalement, c’est pas une priorité. J’arrive dans la salle dans laquelle on m’avait demandé de me rendre. Là-bas, une infirmière me dit qu’elle doit prendre mes signes vitaux… Bon, ok.

Elle prend mon pouls et ma pression puis dit à une autre infirmière quelque chose comme « Ouais, son pouls est ben trop rapide. On dirait qu’elle est tachycarde » et l’autre de lui répondre « Ben oui mais c’est donc ben rapide comme pouls! Couche-la, on va le reprendre dans quelques minutes »… À ce moment-là, j’commence à capoter un peu. What the fuck?! Je viens pour des pertes sanguines dues à une grossesse pis là, on s’inquiète de mon pouls?!  Étant de nature stressée, je stresse et qu’est-ce que vous pensez que ça fait? Mon pouls augmente; 130, 140, 150! La machine s’emballe pis moi avec! L’infirmière revient et il est décidé que je dois être installée sur une civière.

Fait que là j’me ramasse dans l’urgence, avec une jaquette pis toute, branchée sur un moniteur cardiaque pis j’comprends rien. Coudonc, j’fais tu une crise de cœur pis j’le sais pas?! Heureusement, une autre infirmière vient me voir et m’explique que parfois, des saignements importants peuvent causer des palpitations et qu’il faut vérifier. Je la rassure en lui disant que mes saignements sont loin d’être « importants » et que je me sens très bien. Après quelques minutes installée dans ma civière, mon rythme cardiaque se calme; 120,110,100,95…

Le médecin vient me voir rapidement. Elle me pose des questions, je lui explique la situation. Elle me dit que c’est bon signe parce que par rapport à mes prises de sang de la veille, mon taux d’hormones de grossesse a augmenté. Il est décidé qu’on va faire une écho pour tenter de voir une activité cardiaque. Rien n’indique que si tôt dans le terme on va voir quelque chose, mais on essaie! Après quelques minutes de recherche, soudain, on voit un petit point qui clignote dans mon utérus, un p’tit cœur qui bat à toute vitesse, mon p’tit bébé. Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii! Tout semble être sous contrôle dans mon bedon! Le médecin décide donc de me faire un examen gynécologique et c’est là qu’elle trouve (possiblement) le « problème »; j’ai un ectropion.

Un ectropion?! Quessé ça?! Grosso modo, c’est pas grand-chose. En fait, c’est la paroi interne du col de l’utérus qui ressort un peu et qui recouvre une partie de la paroi externe du col. La paroi interne étant beaucoup plus fragile et vascularisée, elle a tendance à saigner facilement, pour presque rien, surtout quand, comme moi, on prend des anticoagulants. Ce n’est pas grave; ça arrive à plusieurs femmes soit de naissance, soit par acquis au cours d’une grossesse. Ce n’est ni dangereux, ni douloureux, c’est juste que ça peut saigner par-ci par-là quand ça lui chante. Bingo!

Je sors de l’urgence rassurée. On chiale souuuuuuuveeeeeentttttt sur les urgences et les services de santé en général, mais encore une fois, j’ai eu une expérience humaine, avec des gens qui ont pris le temps de me rassurer et de s’assurer que j’allais bien. Après, c’est comme si je m’étais remise à respirer; il y a bel et bien un bébé dans mon ventre, un bébé qui vit, un bébé qui grandit!

Grossesse semaine 5Le lundi 3 juillet 2017

Bedaine semaine 4Je n’ai pas énormément de symptômes de grossesse. Je n’en avais déjà pas beaucoup à Louis, mais là, j’en ai encore moins (tant mieux). Par contre, j’ai THE symptôme disgracieux qui est déjà apparu sur ma bedaine : DU POIL! Pas un beau petit duvet blond relax là. Non non non. Des vrais de vrais poils de championne, foncés, sous le nombril. Miam! Avec ça et la belle teinte bleue qu’a pris mon ventre en raison de mes injections quotidiennes de Fragmin, ça me fait toute sauf un beau ventre hahaha! J’suis comme un genre de mélange entre la schtroumpfette pis un ours. Cute, hein?

La vérité, c’est que je m’en fous royalement. Y faut c’qui faut comme on dit!

La semaine dernière, je suis allée à mon rendez-vous avec l’infirmière. Tout s’est bien passé. J’étais un peu inquiète en raison de ma grossesse précédente, mais l’infirmière s’est faite rassurante en me disant que jusqu’à ce que je vois le médecin au début du mois d’août, je peux maintenir mes activités normalement sans problème. Parce que j’étais toujours ambivalente face à ça; j’étais hésitante entre le « Je vais tout de suite faire hyper attention pour ne pas prendre de chance » pis le « J’sais même pas comment ça va aller, j’suis aussi ben de vivre normalement jusqu’à nouvel ordre ». Vous comprenez? Comme si je ne savais pas trop si je devais tout de suite prendre le taureau par les cornes et éviter de soulever des choses et tenter de me reposer le plus possible ou ben espérer que cette grossesse-ci soit ultra différente et foncer!   Mais tsé, j’voulais pas non plus me mettre à relaxer tout de suite à 4 semaines ni trop en faire non plus. Arrrrggghhh! L’infirmière est donc venue trancher, jusqu’à ce que je vois le médecin pis j’suis ben contente!


Le mardi 4 juillet 2017

Depuis que j’ai fait mon premier test de grossesse il y a déjà près de deux semaines, je clame haut et fort (ou plutôt en chuchotant parce que c’est un secret) que j’ai pas de symptômes ou entoucas, presque pas. Si l’absence de symptômes a tendance à inquiéter plusieurs femmes enceintes, j’vous dirais que je suis relativement zen avec ça. J’ai plutôt tendance à me trouver chanceuse parce que je sais que l’évolution d’une grossesse ne se mesure pas au nombre de fois par jour où on a la nausée et à la douleur de notre poitrine.

Sauf que y’a une affaire dont j’ai pris conscience hier; j’ai une humeur de MARDE. Mais vraiment de MARDE! Ma patience s’élève à -3. Ma bonne humeur s’est cachée dans l’fin fond d’une garde-robe. Mon humour est devenu quasiment dark.  En fin de semaine, j’ai écrit un texte sur la page Facebook du Carnet d’une maman etc. sur la magie de la nuit qui transforme nos mauvaises journées en matins paisibles… pis PAR CHANCE qu’elle est magique la nuit parce que sinon, c’est certain que mes deux hommes de la maison ne survivraient pas! Hier, c’pas mêlant, j’ai même dit To the go aux gars du bureau que j’savais pas pourquoi (mensonge, je le sais en fait), mais que j’étais fucking de mauvaise humeur, que c’tait pas de leur faute, mais que c’tait ça pis c’est toute.

Quand je me lève le matin, c’est cool. La vie va bien. Louis est cute, super chum-papa est toujours aussi beau. Je fais pas préparation thérapeutique quotidienne, j’habille M. Louis, je fais le déjeuner, je mange mon bol de yogourt, on s’en va et à la garderie et au boulot. Pis plus la journée avance, plus j’deviens un truck; j’grince, j’prout, j’grogne pis tassez-vous de là quand je passe!

Mon père, qui est une des seules personnes au travail qui connait mon état trouve ça BEN drôle! J’arrive le matin et il me demande si le carton est rouge ou bleu (les p’tits gars voudraient que je colle un carton dans ma fenêtre de bureau : bleu ça va, rouge parlez-moi pas). Moi j’suis découragée ben raide de faire subir ma mauvaise humeur et mon impatience à tout le monde. D’habitude, j’suis pas du tout une personne bête, mais lààààààà!

Bref, j’me pâmais en disant que j’avais pas de symptôme; erreur. J’en ai un pis un gros à par de ça : j’me gère pas pentoute!


Le mercredi 5 juillet 2017

Les piqûres, ah, les piqûres!

Le peu de gens qui savent que je suis enceinte sont vraiment très très compatissantes envers moi par rapport aux injections que je dois me faire chaque soir.

Mettons que ce n’est pas ce que j’appellerais une partie de plaisir. Tous les soirs, autour de 20h30, je me lave les mains minutieusement, je sors une injection, que désinfecte mon ventre à l’aide de petits tampons d’alcool, je pince ma peau et je pique. Honnêtement, ça fait quand même un peu mal. C’est surtout que vu que je me pique moi-même, je sais pertinemment à quel moment je vais sentir l’aiguille percer ma peau, à quel moment je vais la sentir entrer, à quel moment le liquide sera injecté, à quel moment l’aiguille va sortir. Tsé, je sais que JE vais me faire mal. C’est pas SI évident. Après, dépendamment de l’endroit où je me suis piquée (parce que des fois, par inadvertance, je pogne un p’tit vaisseau sanguin alors ça fait plus mal), j’ai mal pendant quelques minutes et mon ventre bleuit tranquillement autour du site de l’injection.

Mais y’a juste une chose : ça ne me dérange pas de faire ça. Pas du tout. Bon, c’est certain que ma grossesse ne fait que commencer, mais honnêtement, ça va très bien. Quand vient l’heure de la piqûre, ce n’est pas « Ohhhh nonnnnnnnnn! » que je me dis dans ma tête; c’est plutôt « Let’s go girl! ». J’sais pas trop comment expliquer ça… En fait, c’est comme si le fait de me faire ces injections, le fait de me piquer soir après soir, ça me réconfortait en tant que maman. J’me dis que j’fais ce qu’il faut, que je mets tout en œuvre pour avoir un beau bébé dodu, que c’est un sacrifice tellement petit pour ce qu’il va avoir au bout du compte! C’est niaiseux peut-être, mais c’est comme si j’avais une certaine reconnaissance envers mon « armoire à médicaments » (parce que ça prend effectivement une tablette d’armoire complète dans la cuisine). Pis y’a aussi que je sais qu’il s’agit d’une situation temporaire. Il y a un peu plus d’un an de ça (ou peut-être deux), le cousin de super chum-a-a âgé de 10 ans a su qu’il était atteint de diabète. Le vrai de vrai diabète; pas celui que tu suis un régime alimentaire pis que ça passe là. Non, le gros diabète, avec une diète stricte, de l’insuline, des injections multiples, des glycémies, des tours chez le médecin pis toute. LUI il est courageux. LUI il mérite de la compassion. LUI mérite de l’admiration. LUI, il n’est même pas encore au secondaire et sa vie dépend d’injections, toujours tout le temps. Pis il traverse ça comme un champion, épaulé par sa maman est devenue une véritable pro du diabète. Depuis que j’ai commencé à me piquer, j’ai souvent une pensée pour lui. J’vis une infime partie de ce qu’il vit, j’connais les injections quotidiennes moi aussi. Sauf que pour moi, ça va s’arrêter dans quelques mois…

J’me sens pas moins chanceuse que les autres mamans. J’me sens pas triste. Je n’ai pas le sentiment d’avoir un fardeau à porter. Ben non, il faut juste que je me pique la bedaine, comme bien d’autres mamans doivent le faire également. Y’a rien là! 😉 Pis on s’en reparle dans 8 mois haha!


Jeudi le 6 juillet 2017

Ce matin, j’avais été invitée dans la boutique de ma vie, la boutique béluga, parce qu’il y avait un événement avec une compagnie de vêtements pour enfants, Coton Vanille (vous connaissez surement leurs vêtements évolutifs. Sinon, vous attendez quoi!?).

Ok.

Moi, nouvellement enceinte, qui est persuadée d’avoir une fille cette fois-ci, dans la boutique ayant le plus beau linge sur toute la terre.

J’AI.MANQUÉ.VIRER.FOLLE.

Sans joke, y’a vraiment fallu que je me retienne! Je ne regardais même pas le linge de garçon; je zieutais des p’tites robes pis toute!!! Les gens qui savent que je suis la maman d’un garçon devaient se dire « WTF?! Elle veut tu mettre des robes à M. Louis?! ». Ben nonnnnn! C’parce que vous l’savez pas encore, mais y’a un bébé de 6 semaines dans mon ventre pis j’sens tellement que c’est une fille (alors que j’ai toujours voulu et été persuadée que je n’aurais que des garçons…).

Bref, j’avais l’goût de tout acheter! Des doudous en mousseline, un nouveau sac à couches, une housse à coquille, des minis pyjamas, des suces… TOUTE! Heureusement, je ne pouvais pas rester longtemps; le temps de prendre une p’tite crème magique pour les bobos de Louis et me voilà repartie! J’ai été HYPER ULTRA raisonnable, mais ça m’brûlait de déjà commencer à me stocker!

D’un autre côté, j’suis un peu… comment dire?! Superstitieuse? Genre qu’avant d’être certaine qu’il y a bel et bien un bébé là-dedans, qu’il est bel et bien en vie, qu’il est bel et bien en santé, j’veux rien acheter parce que j’ai peur que ça m’porte malheur. Ça aucun rapport et pourtant! J’veux pas faire la chambre trop tôt, j’veux pas trouver de nom… on dirait que j’attends des certitudes alors que j’suis bien placée pour savoir que s’il y a ben une seule et unique chose qui n’existe pas pendant une grossesse, c’est bien une certitude!

M’enfin!

En fin de semaine, ça va être un vraiment gros test pour notre secret de bébé. Je m’en vais dans une pourvoirie pour une fin de semaine de pêche avec tous mes oncles et mes tantes pis nous sommes tous dans le même chalet! J’me suis inventée un genre de mensonge pour justifier ma « non-prise » d’alcool; j’vais dire que j’ai vraiment mal à l’estomac et que je médecin m’a demandé d’arrêter les boissons alcoolisées pendant un mois, le temps de laisser mes maux se dissiper. Non seulement je ne prendrai pas d’alcool, mais je ne mangerai aucune charcuterie, mangerai ma viande bien cuite (moi qui est une adepte de la viande bien saignante) et devrai prendre tous mes médicaments et injections de façon incognito. Je l’écris pis j’me dis que ça va tenir du miracle si personne ne le devine! Surtout que j’mange tout le temps pis que j’ai envie de pipi aux 24 secondes (d’ailleurs, à propos de ma faim constante, hier, super chum-papa m’a dit que je devrais faire attention sinon, je vais engraisser. J’ai rien dit parce que considérant que j’m’endure pas, j’lui aurais probablement répondu avec tout le fiel dont je suis capable que c’était pas de ses affaires pis que j’allais gérer ça APRÈS la grossesse. Sérieux, come on!).

Grossesse semaine 4Lundi, le 26 juin 2017

J’ai encore de la misère à croire que je suis enceinte; qu’il y a une toute petite chose qui grandit dans mon ventre. Pourtant, tout ça devient de plus en plus tangible pour moi. En effet, j’ai constamment l’impression d’avoir des petites bulles qui éclatent dans le bas du ventre ou encore qu’un tout petit poisson se promène. Je sens que mon ventre travaille, qu’il fait de la place. J’ai de la misère à être parfaitement calme avec tout ça car dans ma tête, un ventre qui travaille, ça ressemble à un ventre qui contracte et les contractions et moi ne faisons pas bon ménage!

Jeudi soir dernier, j’ai commencé à faire mes injections de Fragmin, une piqûre que je dois me faire sur le ventre, en-dessous du nombril, chaque jour de ma grossesse, jusqu’à ce que bébé se pointe le bout du nez. J’ai aussi commencé à prendre de l’aspirine et des vitamines prénatales, tout ça dans l’objectif ultime que tout se passe bien et que j’offre à mon petit bébé l’environnement le plus confortable et le plus propice possible à son bon développement. Je commence déjà à avoir des marques sur le ventre, de tous petits points bleutés qui forment un sourire sur mon ventre (qui commence déjà à avoir un poil ou deux d’ailleurs). J’me demande quelle histoire je vais bien pouvoir inventer pour justifier l’état de ma bedaine à ceux qui me verront en maillot de bain au cours de l’été… Une attaque massive de maringouins peut-être?

En fin de semaine, on a fait le bout que je trouve le plus le fun : on a annoncé ma grossesse à nos parents ainsi qu’à nos frères et sœurs. Oui, je sais, nous voulions garder cette grossesse secrète et c’est toujours le cas. Toutefois, je suis beaucoup trop proche de mes parents pour leur cacher ça et j’ai beaucoup trop besoin de ma mère pour ne lui dire que dans quelques semaines. Ils ont donc appris la nouvelle en voyant une photo de M. Louis, endimanché, avec un carton sur lequel était écrit « Grand frère 2018 ». Puisque cette grossesse est arrivée très rapidement, elle a pris tout le monde par surprise et même avec la photographie devant le visage, quelques membres de nos familles ont eu de la difficulté à comprendre ce qui se passait hihi! Clairement, nous avons réussi notre effet de surprise haut la main! J’ai aussi avertie l’éducatrice de Louis afin qu’elle soit à l’affût des virus dangereux avec lesquels Louis pourrait être en contact en plus de le dire à deux de mes collègues très proches qui, de toute façon, me connaissent suffisamment pour le deviner.

Annonce bébéAnnonce bébé

 

Alors voilà! La nouvelle a été annoncée en partie. Cette semaine, je devrais être en mesure de me trouver un médecin (parce que celle qui a suivi ma grossesse à M. Louis ne fait plus d’obstétrique, bouhouuuuu) et de prendre mes premiers rendez-vous. Crime! Quatre semaines et trois jours aujourd’hui. C’est fou!


Le mardi 27 juin 2017                                                                              VICTOIRE!

La clinique dans laquelle je suis habituellement suivie a accepté de me prendre pour suivre ma grossesse! Youpi! Pendant quelques jours, j’ai eu chaud parce qu’on m’avait fait un peu sous-entendre au téléphone qu’il y avait une possibilité qu’ils ne prennent pas de nouveaux cas et j’avais vraiment de la difficulté à parler avec la secrétaire qui s’occupe des rendez-vous de suivi de grossesse, fait que j’angoissais un peu. Tsé, j’suis tellement dans une situation au sein de laquelle j’sais pas trop comment ça va se passer et comment les choses vont aller que moins je stresse pour des niaiseries, mieux j’me porte. Pis le médecin, c’était clairement une niaiserie!

Aujourd’hui, je commence à sentir quelques petits éléments inhabituels qui confirment bel et bien ma grossesse. Au-delà du fait que mes règles ne sont pas arrivées (évidemment), je me suis endormie sur le divan après le souper hier, j’ai une sensation de tirement dans le ventre, j’ai un brin moins de patience avec M. Louis (pauvre p’tit loup d’amour) et j’ai une immense envie de manger des olives calabrese, même à 8h le matin. Miam!

J’ai rendez-vous avec l’infirmière demain. Le premier rendez-vous de la grossesse de bébé2. Pis « bébé2 », j’aime pas ça; je suis activement à la recherche d’un p’tit nom cute pour parler de cette deuxième grossesse!

 

 

Décision et essaie

J’ai toujours su que je voulais avoir plus qu’un bébé. J’avais 6 ans et je savais déjà que je serais maman, la maman de plusieurs enfants.

Super chum-papa et moi sommes ensemble depuis près de 9 ans. Lorsque nous nous sommes rencontrés, j’avais 17 ans, je commençais tout juste le Cégep, mais c’était déjà établi que pour m’embarquer dans une relation sérieuse, fallait que le gars veuille avoir des enfants. C’était comme un pré-requis majeur.

Après un peu plus de 6 ans de vie commune, un beau jour, j’ai décidé d’ouvrir la discussion « bébé » dans notre couple. J’avais 24 ans, super chum-papa en avait 31. Nous vivions ensemble, nous avions chacun un travail, nous avions une maison; fallait faire passer notre couple à un niveau plus élevé. Et ce niveau-là, c’était le niveau parental. J’ai arrêté de prendre la pilule et 4 mois plus tard, j’étais enceinte.

Disons-le, j’ai pas eu une belle grossesse. Vraiment pas. Moi, j’allais très bien; pas de maux de cœur, pas de maux de dos, pas d’acné, pas rien. Mais dans l’bout de mon utérus, c’tait pas la joie. Contractions incessantes, travail pré-terme, problèmes placentaires, retard de croissance; la totale! J’ai finalement accouché à 33 semaines d’un minuscule bébé de 1550 grammes.

Mon mini bébé à moi. Mon amour de ma vie. La 8e merveille du monde! J’ai profité de ce bébé-là le plus que je pouvais. Je l’ai bécoté, je l’ai collé, je l’ai bercé, je l’ai contemplé. Même à l’hôpital, quand il était dans son incubateur, j’en profitais. Je voulais m’imprégner de chaque seconde parce que je n’étais pas certaine si nous allions nous embarquer dans un deuxième bébé, finalement. Quand les gens me demandaient si je pensais avoir une autre enfant, je répondais immanquablement, avec le sourire : « Je profite de celui-là ».

Les mois ont passé. Mon mini bébé est devenu un p’tit garçon. Sa prématurité s’est estompée et on l’a presque oubliée. Il s’est mis à marcher puis à courir. Il s’est mis à parler. Il s’est mis à être un p’tit bonhomme. Pis un jour, alors que super chum-papa et moi discutions de char (oui, de char), on a décidé qu’on voulait un deuxième enfant et qu’on était prêt.

On a convenu qu’on allait commencer les « essaies » après le mariage de mon frère, juste pour se fixer un point précis dans le temps. On a aussi convenu d’autres choses… Pour ne pas se mettre de pression et pour vivre ça en couple, on a décidé de ne pas parler de ces « essaies »-là. Pour moi, qui passe son temps à parler de tout, ce n’est pas une mince décision! Pire encore, nous avons décidé que si la vie choisit de nous faire le cadeau d’un p’tit bébé neuf, nous garderons le secret un certain temps. Peut-être parce que les chats échaudés craignent l’eau froide, mais je souhaite vivre les premières semaines de ma possible future grossesse seule avec mon amoureux, pour faire tous les tests, pour établir le plan de match avec mon médecin, pour commencer la prise de mes médicaments, sans pression, sans question. Et aussi pour me faire à l’idée qu’un deuxième petit être grandit dans mon bedon et pour me focusser sur le beau au lieu de stresser par rapport à tous les « si » et les « d’un coup que » du monde.

Fait que c’est ça. Le mariage de mon frère c’était avant-hier. Ça veut dire qu’on entre officiellement dans notre période « d’essaies ». J’vous mentirais de clamer que je suis parfaitement zen avec ça, mais je suis immensément heureuse par contre. J’ai pas l’droit d’en parler; c’est un secret entre super chum-papa et moi. Sauf que j’ai l’droit de l’écrire, j’ai l’droit de coucher mes sentiments sur papier et peut-être, qui sait, vous partager tout ça plus tard, comme une histoire.


 

Non, je ne vous parlerai pas de la fréquence de nos ébats ni de l’aspect technique de la chose et ce, même si le titre c’est « Les essaies » hihi!

Vendredi, le 16 juin 2017

Mettons qu’on jase pour jaser là. Mettons. Nous en sommes à notre premier mois d’essai dans le but d’avoir un deuxième bébé. En toute honnêteté, j’aurais beaucoup aimé mettre davantage à profit ma période ovulatoire mensuelle. Tsé genre, essayer vraiment fort durant ce temps-là (c’pas comme si c’était plate les « essais » haha). Sauf que ladite période a été un peu (pas mal beaucoup) chamboulée par l’arrivée d’une gastro. Pis on s’entend qu’avec une gastro, l’objectif, ça devient de survivre; pas de faire un bébé.

En fait, j’dis ça, mais je ne suis même pas certaine à 100%. On s’entend, je suis absolument sûr et certaine d’avoir eu la gastro (parce qu’il y a des signes qui ne trompent pas haha), mais depuis que j’ai eu M. Louis, mon cycle qui était avant réglé aux 28 jours comme une horloge, avec des périodes très définies, a plutôt tendance à chiller entre 25 et 30 jours, sans me donner de signes précis, c’qui fait que j’sais semi où j’en suis rendue dans mon cycle, jusqu’à ce que mes règles apparaissent. Fait que pour estimer ma période ovulatoire, j’ai comme compté plus ou moins 14 jours après le début de mes règles, mais tsé, j’même pas certaine. Anyway!

Là, mon ovulation est passée et j’attends mes règles dans les prochains jours. Depuis 2-3 jours, j’ai toujours envie de pipi pis je me fais des p’tits mini rikiki scénarios dans ma tête. Tsé du genre « D’un coup que c’est un siiiiiiiiigneeeeeeeeee ». À d’autres moments, je garde la tête plus froide et je me dis que oubendon j’ai une infection urinaire oubendon ma gastro m’a occasionné une descente de vessie haha! Mais ce qu’il y a, c’est qu’en plus d’avoir toujours envie de pipi, je sens comme des petites explosions dans le bas de mon ventre. Comme des bulles. Au début, je me disais que c’était intestinal, because la gastro, mais maintenant, j’ai l’absolue certitude que non! C’est une sensation vraiment étrange, que je n’ai jamais eu auparavant…

C’est ça qui est « tannant » dans la volonté de concevoir un enfant. Quand t’es une fille comme moi, qui s’énerve un peu trop, qui anticipe un peu trop, qui veut un peu trop, ça devient impossible de rester calme et sereine dans le processus. C’est plus fort que moi, j’ai l’goût de m’acheter un test de grossesse « juste pour voir » et j’aurais le goût de faire ma courbe de température pis toute pour maximiser mes chances.

Mais… NON!

J’ai décidé d’essayer d’être sereine avec ça et de faire confiance à la vie. Faut juste que je respire par le nez et que j’attende, patiemment à chaque mois, de voir si mes règles vont arriver… ou pas. ‘Messemble que c’est pas compliqué ça hein?!


Mercredi, le 21 juin 2017

Hier soir, j’ai fait un test de grossesse.

Après le travail, je suis allée chercher M. Louis à la garderie puis nous sommes allés à la pharmacie. Il fallait que j’achète de la crème pour ses foufounes rouges, du shampoing sec et du désinfectant à mains. Là-bas, j’ai comme eu une bulle; je me suis dirigée dans la rangée des tests de grossesse et j’en ai pris un (ça tombe bien, ils étaient en spécial). Arrivée à la maison, je l’ai mis dans l’armoire de la salle de bain pis c’est tout.

Quand est venu le temps de prendre mon bain, j’sais même pas pourquoi, mais j’ai sorti le test de grossesse. J’étais à 4 ou 5 jours avant mes règles. J’ai pas de symptômes de grossesse; j’ai pas mal au cœur, pas mal aux seins, pas de fatigue, pas rien. Y’a juste ma vessie qui semble me niaiser depuis quelques jours et y’a aussi un genre de pressentiment. Quand on a décidé d’avoir un deuxième bébé, dans ma tête, c’est comme si j’me disais que ça allait faire dès le premier mois. Je calculais à quelle date j’allais être due pour accoucher, je planifiais me retrait du travail, la création d’une nouvelle chambre de bébé pis toute, comme si j’étais absolument persuadée que j’allais tomber enceinte au premier essai, en juin. Tsé des fois, j’me fais des idées!

M’enfin! Hier, à 21h45, j’ai fait pipi (désolée du détail, mais c’est comme ça que ça fonctionne) sur le test de grossesse. Je l’ai mis sur le comptoir, j’ai fait couler mon bain. Après quelques minutes, je lui ai jeté un œil : une seule ligne. Négatif.

Bon. C’est correct. J’sais pas trop à quoi je pensais. Un test de grossesse comme 5 jours avant les règles, le premier mois d’essai, après une gastro pendant la période d’ovulation. Haha? Anyway, c’pas comme si qu’il y avait quelque chose qui pressait hein!

Je me suis assise dans le bain, le test sur le rebord de la baignoire, j’ai commencé à me savonner pis j’ai jeté un coup d’œil au test, encore.

Crime.

Sous cet angle-là, je voyais une deuxième ligne! Vraiment pâle, mais là quand même! J’ai pris le test et je l’ai examiné minutieusement. Pis crime, je voyais vraiment une deuxième ligne! Je suis sortie du bain à la vitesse de l’éclair, j’ai mis ma jaquette et j’suis allée dans la chambre voir super chum-papa, test en main, en lui disant que j’tais peut-être ben folle, mais que je voyais une deuxième ligne!

Il l’a vue aussi. Très pâle, mais indéniablement présente. Il m’a redonné le test pis j’suis restée plantée là, en fixant le test, pendant que super chum-papa retournait à son mot croisé de la Presse+ (c’est un homme immensément expressif comme vous voyez).

J’me suis couchée. Le test sur la table de chevet. La ligne #2 était encore là ce matin. Toujours pâle, mais toujours là. Pis c’est là qu’on est rendu. On est dans le semi néant. Ben en fait, je suis dans le semi néant, parce que super chum-papa, lui, ça va lui prendre un test digital à 25$ avec le mot « enceinte » écrit dessus pour commencer à peut-être considérer l’éventualité de la chose. Je vais aller m’acheter ledit test à 25$ ce soir. Je vais le faire demain, avec le pipi plein d’hormones du matin et on verra rendu là…

Voyez-vous la ligne de gauche vous?

………..

Nous sommes maintenant en après-midi et c’est plus fort que moi, j’même pas certaine d’être enceinte, mais je suis quand même angoissée. J’ai l’impression que je sens des minuscules contractions dans le bas de mon ventre, comme pendant toute ma grossesse précédente. Je m’imagine déjà, enceinte, alitée dès le départ, avec un garçon de 17 mois qui me demande et un super chum-papa qui en a plein les bras. Je me vois déjà ne pas être en mesure de calmer les contractions, avoir une autre grossesse difficile, avoir encore un préma’. La minute d’après, j’essaie de rationnaliser, de me dire que ça sert à rien que j’angoisse, que je ne peux rien y changer, que je ne suis même pas certaine d’être enceinte, que c’est peut-être dans ma tête, que tout est probablement normal, que je serai bien suivie, que ça va bien aller et qu’on va prendre ça au jour le jour.

C’est tannant. Je voulais vivre cette (possible) deuxième grossesse dans une certaine zénitude pis là, elle n’est peut-être même pas encore commencée pis l’angoisse s’insinue tranquillement dans mon corps, mais surtout dans ma tête. Y’a toujours ben un maudit bout’ à s’angoisser pour rien non?! Mettons que moi pis la sérénité, on a ben de la misère à s’entendre.

Entoucas, là, j’ai encore envie de pipi, fait que bye.


Jeudi, le 22 juin 2017

Hier soir, après le travail, je suis passée à la pharmacie et j’ai pris un autre test de grossesse. J’me suis gâtée; j’ai pris LE test de grossesse, tsé le digital qui t’indique le nombre de semaines pis toute. J’voulais vraiment pas prendre de chance cette fois-ci et ne pas me casser la tête avec une ligne trop pâle.

Comme la veille, j’ai placé le test dans l’armoire de la salle de bain. Je n’ai pas eu de misère à oublier le test; j’avais un shooting photos hier soir et Louis n’a pas dormi de la nuit, fait que mettons que j’avais placé le test de grossesse assez loin dans ma tête. Je m’étais même assez convaincue que je n’étais pas enceinte. À ma première grossesse, j’avais eu un peu de nausée, mal aux seins, giga méga fatigue pas rapport, mais cette fois-ci, rien, si ce n’est une recrudescence d’envie de pipi et un pressentiment.

Fait que ce matin, je me suis réveillée après une trop courte nuit, je me suis rendue à la salle de bain et j’ai pensé au test. Je l’ai ouvert, j’ai lu vite fait les instructions et j’ai fait pipi sur le bâton, en prenant soin de toujours maintenir le test par en-bas. Je l’ai placé sur le comptoir et j’ai commencé à laver mon visage.

Quand le petit sablier a cessé de clignoter, l’écran du test a affiché ce résultat : enceinte 1-2 semaines.

J’ai semi figé. J’ai eu un mini rire nerveux. J’suis sortie de la salle de bain avec le test, je l’ai donné à super chum-papa. Là, c’était indéniable; aucun doute. On s’est étonné que ce soit arrivé si vite, le premier mois d’essai, avec la gastro pendant l’ovulation pis toute. Super chum-papa était content, mais très surpris par la rapidité de la chose. J’sais pas, il doit se trouver hyper fertile hein?!

Je suis plus zen qu’hier. Là, je le sais que je suis réellement enceinte. J’ai 1000 choses à faire; il faut que j’appelle chez le médecin, que j’aille à la pharmacie, que je commence mes injections de fragmin, que je prenne des vitamines… Ouf! Une chose à la fois!